Le marché du vrac en France a représenté 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2019, en croissance de 41% sur un an, tiré par l’ouverture de magasins et le développement du non-alimentaire, a annoncé jeudi Réseau Vrac.
« On a bon espoir que le marché triple d’ici 2022 », a affirmé lors d’une conférence de presse Célia Rennesson, la directrice générale de cette organisation qui fédère 1.300 acteurs de la filière: « de deux épiceries vrac en 2013, on en compte actuellement 400 ». Selon le cabinet Nielsen, 40% des Français déclarent acheter en vrac, en hausse de trois points sur un an. Mais ce type de consommation reste quand même une « niche », avec une part de marché (hors produits frais) de 0,75%, que Réseau Vrac espère porter à 3% en 2022. Le marché se partage entre les boutiques spécialisées (5%), tirées par l’unique franchise dédiée au vrac au monde, le réseau Day by Day (59 magasins); les magasins bio (45%), dont 88% sont équipés d’un rayon vrac; et les grandes surfaces alimentaires qui trustent les 50% restants. « Dans la grande distribution, tout le monde s’y est mis: 70% des hypers et des supermarchés possèdent un coin dédié au vrac, implanté dans 57% des cas au sein du rayon bio », a ajouté Mme Rennesson. De 54 références en grandes surfaces, on passe à 150 dans les magasins bio (avec lesquelles ils réalisent entre 5 et 20% de leur chiffre d’affaires), à 400 chez un spécialiste, voire jusqu’à 1.000 dans un Day by Day.
Shampoings et aliments bébés
Parmi les catégories les plus consommées figurent les oléagineux (achetés par 58% des foyers), les fruits secs (51%), les légumineuses (30%), les graines (29%) et les céréales à égalité avec le riz (25%). « Ce qui se développe de plus en plus, ce sont les catégories non-alimentaires », tels les cosmétiques et détergents, a précisé Célia Rennesson, en citant « The Naked Shop », dans le XIe arrondissement de Paris, la première boutique spécialisée dans le vrac liquide. Autre tendance de fond: l’arrivée massive d’innovations dans les équipements dédiés au vrac, brevetées, en cours de tests ou déjà opérationnelles, comme « un moulin à oléagineux pour fabriquer en direct sa pâte à tartiner » ou des « bars à pâtes fraîches ». Une autre nouveauté est l’arrivée sur ce marché de grandes marques (L’Oréal, Kellogg’s, Unilever), a souligné Mme Rennesson, tandis que de nouveaux secteurs se disent intéressés: « des salons de coiffure nous ont contactés, en attendant les produits pour bébés vendus en pharmacie ». Grâce à l’action de Réseau Vrac auprès des pouvoirs publics, plusieurs amendements clarifiant et règlementant le secteur ont été insérés dans la loi sur l’économie circulaire, a précisé pour sa part la responsable juridique de l’association, Lucia Pereira. Car de nombreuses questions se posent encore et peuvent constituer un frein au développement du vrac: l’étiquetage, la sécurité sanitaire au moment du transvasement des produits, le respect du cahier des charges des aliments sous appellation contrôlée (AOP, IGP), comment étendre l’usage des contenants réutilisables, etc.
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