Après plus de deux semaines de suspension, le Marché du porc breton (MPB), qui fixe le prix de référence au plan national, tente de faire revenir les acheteurs dont le départ a porté un rude coup aux éleveurs déjà en proie à une grave crise. Alors que selon des responsables de la filière le kilo de porc tutoie actuellement les 1,20 euro, loin des 1,40 euro, prix minimum réclamé en juin par les éleveurs, le MPB a adressé un projet de nouvelle convention à tous les acteurs du marché, a indiqué mardi à l’AFP le nouveau président de l’organisme de cotation, François Pot. « On va vers un accord, mais tant que ce n’est pas fait, ce n’est pas fait« , a-t-il déclaré, admettant n’avoir reçu « aucune garantie de personne » sur la reprise des cours et refusant de se prononcer sur la date à laquelle les cotations pourraient reprendre au marché de Plérin (Côtes-d’Armor). M. Pot n’a pas voulu non plus détailler le contenu de la nouvelle convention, disant vouloir « rester discret » tant que le projet « n’est pas validé à 100%« . Il s’agit « d’une évolution, pas d’une révolution« , a-t-il simplement précisé. Le marché, qui se tient d’ordinaire deux fois par semaine le lundi et le jeudi, ne s’est pas tenu depuis le 5 octobre, lorsque le prix du porc est tombé à 1,30 euro le kilo. Les prix se négocient désormais entre 1,21 et 1,25 euro, selon les professionnels. Faute de cotation, « il y a autant de prix que d’abattoirs« , les acheteurs négociant directement avec les producteurs, explique un acteur de la filière porcine, qui préfère garder l’anonymat.
Opacité
Cette situation, néfaste aux éleveurs, n’est pas non plus favorable, selon lui, aux industries de transformation de la viande. « On a le sentiment qu’il y a une volonté des acteurs, notamment de l’abattage, de mettre en place une cotation, car s’il n’y a plus de référence, c’est la pagaille« , estime cet intervenant. « Le marché permettait de sentir l’évolution des choses. Là, c’est plus compliqué, c’est très opaque« , observe-t-il. La survie du MPB a été mise à mal en août par la décision de deux de ses deux plus gros acheteurs, Bigard et la Cooperl, de se retirer du marché afin d’acheter leurs porcs directement aux producteurs. Ces deux opérateurs, qui représentaient environ 30% des achats au MPB, estimaient ne pas pouvoir s’en sortir économiquement face à la concurrence étrangère s’ils devaient y appliquer le prix de 1,40 euro. Interrogée mardi par l’AFP, la Cooperl s’est contentée de répondre que « les discussions se poursuivent (avec le MPB) et le dialogue est constructif« . Fin septembre, la section porcine de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) a renoncé au prix minimum de 1,40 euro qu’elle avait pourtant exigé pendant des semaines. Ce retournement avait entraîné le départ du président du MPB, Daniel Picart, et la colère du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui s’était battu pour obtenir ce prix. « Le marché n’a aucun pouvoir pour définir un prix« , a déclaré M. Pot mardi. « 1,40, c’était à la base (une idée de Stéphane) Le Foll, mais comment on fait pour maintenir ce prix, c’est autre chose, » a déclaré le président du MPB. « On est dans un marché européen, mondial, avec des conditions compliquées », a-t-il expliqué, rappelant l’embargo russe, ou encore la concurrence espagnole. La nouvelle direction du MPB s’était donnée fin septembre deux semaines pour « moderniser » le marché et faire revenir les gros acheteurs, mais ce délai est déjà écoulé.
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