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Lait: la Confédération Paysanne plaide pour « une maîtrise obligatoire » de la production
Face à la crise du lait, qui place de nombreux producteurs dans une situation dramatique, « il faut une maîtrise obligatoire » de la production européenne, considère la Confédération Paysanne (CP). « Il faut une maîtrise obligatoire de la production« , comme le prévoit l’article 221 de la règlementation européenne, a expliqué Laurent Pinatel, porte-parole de la CP, lors d’un colloque sur la crise laitière organisé cette semaine par le syndicat à Saint-Gilles, près de Rennes. « La régulation seule ne fera pas tout. Il faut aussi très rapidement redonner du prix aux producteurs« , a estimé le syndicaliste. Un peu plus d’un an après l’abandon par l’Union Européenne, en mars 2015, des quotas laitiers qui assuraient une maîtrise de la production européenne, la France, l’Allemagne et la Pologne viennent de signer un « accord de Varsovie » pour demander à la Commission européenne de mettre en oeuvre des instruments de stabilisation des marchés, en particulier pour le lait. L’UE a annoncé à la mi-mars la mise en oeuvre d’une limitation temporaire (article 222), ce qui n’a pas mis un terme à la poursuite de l’accroissement de la production, qui a nettement augmenté dans l’UE ces dernières années, dans la perspective de la suppression des quotas. Cet envol de la production a eu pour effet de déstabiliser le marché mondial, une conséquence dont les éleveurs, français en particulier, paient aujourd’hui le prix en vendant souvent à perte. C’est pourquoi « il faut passer de l’article 222 au 221 », considère la CP, rappelant au passage que « des politiques publiques restent effectives dans les principaux pays laitiers, comme aux Etats-Unis et au Canada ».
A moyen terme, « on imagine différentes solutions« , a poursuivi Laurent Pinatel: « soit un tunnel de prix, avec une gestion dynamique de la production: si les prix montent, on augmente la production, et inversement (…) On peut aussi envisager une segmentation du marché: une garantie de prix jusqu’à un volume donné par actif, autour de 90%, et les 10% restants rémunérés au cours mondial. Mais on n’obtiendra pas ça sans des organisations de producteurs fortes et horizontales », capables de discuter collectivement les prix face aux industriels, a-t-il estimé. Autre piste: « la possibilité pour les producteurs d’aller vers des systèmes de production plus économes, vers davantage d’autonomie » sur leur exploitation, ce qui réduit les coûts de production en limitant les achats extérieurs, en particulier pour nourrir les animaux. « Les producteurs ont intégré que la crise allait se résoudre parce que les autres allaient disparaître. Mais ça ne fait pas un projet », déplore Laurent Pinatel, dont le syndicat se bat pour maintenir « le maximum d’emplois paysans ». La Bretagne, première région agricole française, « perd à elle-seule 1.500 paysans par an« , a rappelé Dominique Raulo, porte-parole de la CP/Bretagne.
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