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Le Burkina Faso va développer la culture et l’exploitation du soja avec Avril

par AFP
17.06.16

Le Burkina Faso va développer la culture du soja et souhaite structurer toute une filière autour des oléagineux et protéines végétales en partenariat notamment avec le groupe français Avril, dans l’espoir d’améliorer la sécurité alimentaire du pays, selon le ministre de l’Agriculture Jacob Ouedraogo en visite à Paris. Le ministre a visité plusieurs coopératives en France, et s’est intéressé à l’organisation de la filière française d’oléoprotéagineux, qui s’étend de la semence aux produits élaborés (huiles, aliments pour bétail, énergies renouvelables..), à l’invitation de l’association Agropol adossée notamment au groupe Avril, leader français des huiles de table (Lesieur, Puget..). « J’ai souhaité voir quel accompagnement est fait des producteurs (par les coopératives, NDR), comment la filière se finance et comment on pourrait adapter cette expérience au Burkina Faso« , a dit M. Ouedraogo à la presse. « Je suppose qu’il pourrait y avoir un partenariat » avec le groupe Avril pour lancer les opérations, a-t-il dit.

D’abord pour la consommation du pays

Le Burkina, qui subventionne à 50% les semences, engrais minéraux et quelques équipements du type charrues, est en train de totalement réorganiser son agriculture « par filière« , a-t-il ajouté. Depuis 2010, Agropol travaille avec 750 producteurs de soja au Burkina sur 400 hectares. Le partenariat devrait passer à 8.000 hectares d’ici cinq ans, avec la création d’unités de transformation de tourteaux de soja pour nourrir le bétail, d’huile de table, de tofu et de lait de soja, a précisé Guénaël Le Guilloux, directeur d’Agropol (association pour le développement à l’international des filières oléo-protéagineuses). Le Burkina Faso produit actuellement 30.000 tonnes de soja par an. « La problématique c’est l’organisation de la filière, le développement participatif des producteurs, nous souhaitons mettre en place des structures pour produire et transformer sur place, d’abord pour la consommation intérieure du pays« , a indiqué Philippe Leroux, directeur de la Fondation Avril. Quelque 80% des 17 millions de Burkinabés vivent de l’agriculture, selon le ministre, mais sur des exploitations de 1 à 1,5 hectare en moyenne, qui ne parviennent pas à nourrir le pays.

Pour encourager la grande culture et l’économie, le pays a créé trois zones de développement (25 hectares, 6.000 hectares et 6.000 hectares) avec des aménagements en zones franches détaxées, l’une au sud, l’une à l’ouest et l’autre au nord-ouest (comportant des relocalisations de population dans certains cas), où il compte attirer des investisseurs. « Agropol n’a pas vocation à aller investir, nous sommes là dans un rôle d’accompagnement technique qui commence par l’organisation de la filière soja, mais une fois constituée, la structure pourrait mutualiser ses fonctionnalités pour d’autres cultures« , a précisé M. Leroux. Par ailleurs, le pays, qui a décidé de se passer des OGM de Monsanto pour le coton, est en train de mettre sur pied sa première usine de production d’engrais à base de phosphate en partenariat avec OCP.

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