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L’Académie de pharmacie pour l’interdiction de certains compléments alimentaires

par AFP
07.02.19

Les compléments alimentaires à base de suc d’aloé, de racine de rhubarbe ou de séné, utilisés pour leur effet laxatif, peuvent être dangereux pour la santé et devraient être interdits, estime l’Académie nationale de pharmacie dans un rapport publié jeudi.

Les plantes présentes dans ces compléments alimentaires contiennent des principes actifs identiques à ceux de médicaments classés comme « laxatifs stimulants », selon ce rapport. Cette expression désigne des « laxatifs puissants, mais irritants pour le tube digestif ». Leur « usage prolongé provoque une dépendance, il n’est plus possible d’aller à la selle sans médicament. A long terme, des lésions définitives de la paroi interne de l’intestin peuvent apparaître », ce qu’on appelle la « maladie des laxatifs ».

Les principes actifs qui provoquent ces effets s’appellent les « hétérosides hydroxyanthracéniques ». Les plantes consommées comme compléments alimentaires qui en contiennent sont l’aloé (uniquement quand c’est le suc qui est utilisé), les rhubarbes (racines), le séné (fruit, foliole), la bourdaine et le cascara (un arbuste et un arbre dont on utilise l’écorce), selon l’Académie. Dans une moindre mesure, le cassier (arbre tropical dont on utilise la pulpe du fruit) et le nerprun (un arbuste) sont également concernés.

L’Académie de pharmacie demande que ces plantes soient retirées de la liste de celles qui sont autorisées dans les compléments alimentaires, établie par un arrêté gouvernemental du 24 juin 2014. Elle fait valoir qu’elles sont utilisées pour des préparations médicamenteuses soumises à des doses maximales, ce qui n’est pas le cas des compléments alimentaires. « Ce sont des médicaments dont l’utilisation doit être basée sur l’évaluation du ratio bénéfice/risques », plaide l’Académie.

Plus largement, son rapport met en garde contre un mauvais usage des compléments alimentaires, qui ont la cote chez les Français. « Malgré leur statut d’aliment, contrairement à ce que beaucoup de personnes croient (…), les compléments alimentaires ne sont pas des produits anodins », soulignent les auteurs. « Les accidents les plus sévères sont associés au mésusage (consommation de plusieurs produits, dépassement des doses recommandées) », selon l’Académie. Elle rappelle en outre que prendre en même temps certains compléments alimentaires et certains médicaments peut être dangereux à cause des interactions possibles. L’Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation (Anses) a alerté à de multiples reprises sur ces produits. Le marché des compléments alimentaires a grimpé à 1,8 milliard d’euros en 2017, alors qu’il n’était que d’un milliard d’euros en 2010, selon les chiffres du Synadiet (Syndicat national des compléments alimentaires). En 2018, ce marché représentait 1,9 milliard d’euros, selon le cabinet d’études Xerfi.

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