Les combats dans la bande de Gaza depuis le début de l’offensive israélienne en juillet ont paralysé l’agriculture dans l’enclave, qui souffrira sur le « long terme » des dégâts causés à l’élevage, aux cultures et à la pêche, a-t-on appris lundi auprès de la FAO.
« Les violences ont désorganisé les récoltes et la pêche, et provoqué des hausses de prix pour les denrées alimentaires clé« , estime dans un communiqué l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. « Le redémarrage du secteur agricole, une fois les hostilités terminées, demandera une aide extérieure significative sur le long terme« , ajoute-t-elle. Fermiers et éleveurs ont dû abandonner leurs terres à cause des combats, « arrêtant la production alimentaire locale« , explique le communiqué.
Quelque 17.000 hectares de terres cultivables ont souffert de dégâts « substantiels » en raison des combats, ainsi que la majorité des infrastructures agricoles (serres, systèmes d’irrigation, élevages, stocks de fourrage et bateaux de pêche), estime la FAO. Gaza a ainsi perdu « la moitié » de ses volailles, soit touchées directement par les frappes, soit par manque d’eau, de nourriture ou de soins à cause des restrictions d’accès. Et 64.000 petits ruminants ont besoin de nourriture et d’eau.
La FAO estime les pertes subies par le secteur de la pêche à près de 235 tonnes entre le 9 juillet et le 10 août, soit près de 10% des prises annuelles. Même si les habitants de la bande de Gaza « importent la majorité de ce qu’ils mangent« , les produits locaux restent une « source importante d’aliments nutritifs et bon marché« , souligne la FAO. Etant donné que les importations de nourriture sont également limitées, « presque toute la population de Gaza dépend actuellement de l’aide alimentaire« , estime l’organisation.
Le conflit a aussi fait flamber le prix de certains produits alimentaires, oeufs et légumes en tête. La FAO a relevé des hausses autour de 40% pour les oeufs et les pommes de terre, et jusqu’à 179% pour les tomates. Une distribution urgente de fourrage pour le bétail devrait commencer mercredi, si les conditions de sécurité le permettent, a indiqué un porte-parole de la FAO à l’AFP. Au total 28.600 personnes vivent de l’agriculture (pêche incluse) dans la bande de Gaza, sur une population totale d’1,8 million d’habitants dans l’enclave, selon la FAO.
Paris, 18 août 2014 (AFP) – emi/fpo/nou/gg
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