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Didier Guillaume voudrait peser sur le modèle économique des industriels

29.10.18

Le nouveau ministre de l’Agriculture Didier Guillaume ambitionne de faire le lien entre « les paysans et les citadins » sur des sujets comme les productions biologiques, l’utilisation des pesticides, les pratiques culturales, mais aussi le prix des produits agricoles.

« Les bonnes pratiques peuvent avancer et nous allons arriver à faire le lien entre les paysans et les citadins« , a assuré le ministre sur France Inter lundi matin, en se présentant comme le « ministre des transitions« , économique, environnementale et sociale de l’agriculture. Après le recours au « principe de précaution » la semaine dernière pour suspendre en France l’utilisation pendant trois mois des pesticides contenant du metam-sodium, M. Guillaume estime que « si nous devons aller plus loin et l’interdire pour (des) raisons de sécurité, nous le ferons« .

Le ministre a rappelé que les pesticides « vont baisser de 50% d’ici 2025« . « Mais on ne peut pas tout arrêter d’un coup, sinon on met en péril notre agriculture et notre sécurité alimentaire« . Didier Guillaume a dit ne pas vouloir « opposer le consommateur et l’agriculteur« . « Il y a eu l’exode rural au siècle dernier, il ne faudrait pas qu’il y ait une sécession rurale« . Sur le plan local, M. Guillaume a estimé qu’agriculteurs et riverains doivent « se parler » pour faire évoluer les façons de cultiver puisqu' »il y a des possibilités pour que les méthodes de traitement n’incommodent pas les riverains« . « La transition vers le bio est irréversible » en France, a-t-il estimé, comme la « transition vers les produits avec forte traçabilité ». « Je suis persuadé au fond de moi-même que c’est bien de manger bio et de manger de bons produits« , a-t-il dit, tout en affirmant que la France a aussi besoin « d’une agriculture productive qui exporte« .

En réponse aux agriculteurs qui s’inquiètent de ne pas gagner leur vie avec leurs produits, le ministre a assuré que « les industriels (de l’agroalimentaire, NDR) et la distribution » devront payer la hausse des prix à l’achat des produits agricoles sans la transférer aux consommateurs. « Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que les Français sont prêts à payer plus cher pour avoir des produits de qualité, il faut que la montée en gamme se fasse pour tous« , a-t-il dit en référence à la Loi sur l’alimentation et l’agriculture, dont les décrets d’application seront signés « dans les six mois qui viennent« . Sur le lait, il s’est contenté de souhaiter « courage » aux producteurs qui « vivent des moments difficiles« , sans pistes précises sur les moyens de les soutenir. Il s’est inquiété de la « déprise » agricole, c’est-à-dire l’utilisation croissante pour l’urbanisation de terres agricoles, qui réduit les surfaces de production et s’accélère « depuis des années« , appelant les maires à « changer les plans locaux d’urbanisme« . « Il faut faire en sorte qu’il reste de bonnes terres agraires, arables pour faire de la production« .

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