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Des paysans cambodgiens assignent en justice deux sociétés du groupe Bolloré
Une cinquantaine de paysans cambodgiens assignent deux sociétés du groupe Bolloré devant le tribunal de grande instance de Nanterre, réclamant la « réparation » du « préjudice matériel et moral » causé par leur activité agricole dans la région, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Ces habitants de la commune de Bousra, dans l’est du pays, dénoncent dans l’assignation, délivrée vendredi selon leur avocat Me Fiodor Rilov, « la perte de leurs ressources économiques, la destruction de leurs lieux de culte et la dégradation de leur environnement » liées à la culture d’hévéas par une coentreprise du groupe, Socfin-KCD. Leur action en justice vise la société Bolloré et la Compagnie du Cambodge car elles « exercent à partir de la France le pouvoir opérationnel dans le Bousra au sein de la joint-venture Socfin-KCD dont elles dirigent et organisent au quotidien les activités », peut-on lire dans le document consulté par l’AFP.
Ces paysans, membres de la communauté indigène Bunong, demandent la « restitution de terres » et des « indemnisations ». « Le développement de l’hévéaculture par Bolloré au sein de la commune de Bousra s’est fait systématiquement au détriment des habitants Bunongs et des demandeurs en particulier, dont les droits ont été littéralement piétinés par la multinationale française », poursuit l’assignation. Sont pointés du doigt, notamment, « expropriations », « déplacements de populations », « perte de revenus », « insécurité alimentaire », « perte de la biodiversité », « déforestation » et « destruction de forêts sacrées ».
Contacté par l’AFP, le Groupe Bolloré a confirmé avoir reçu cette assignation. Il précise n’être « qu’un actionnaire minoritaire et financier (à 39%, NDLR) dans Socfin, qui est géré et contrôlé par la famille belge Fabri », et que « la Compagnie du Cambodge n’a plus de plantations au Cambodge depuis un demi-siècle ». La holding luxembourgeoise Socfin possède des plantations de palmiers à huiles et d’hévéas au Cambodge, via Socfin-KCD, ainsi que dans plusieurs pays africains et en Indonésie. Des paysans africains et asiatiques, réunis au sein de l’Alliance internationale des riverains des plantations Socfin Bolloré, ont lancé en avril une série d’actions de protestation contre cette société. Ils critiquent un « accaparement aveugle ne laissant aux riverains aucun espace vital », la « faiblesse des compensations », ainsi qu’une « réduction forte (…) des contributions au développement social des villages ». D’après l’ONG française ReAct, qui les soutient, des négociations au niveau local sont en cours.
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