Le groupe Nestlé va cesser d’ici fin 2020 l’une des deux activités de son site d’Itancourt (Aisne), qui emploie 158 salariés produisant principalement des bouillons, sauces et potages déshydratés, a annoncé le géant suisse de l’alimentation jeudi.
Ce site, qui fabrique notamment des produits de marque Maggi, emploie également 263 salariés dans son usine contiguë produisant des « céréales pour petit déjeuner », en partenariat avec General Mills (Cereal Partners France). Cette deuxième activité « va elle se poursuivre sur le site », a assuré à l’AFP un porte-parole de Nestlé. Concernant les 158 salariés menacés de perdre leur emploi, l’entreprise entend « privilégier les mesures d’âge et le reclassement interne de ses salariés dans l’Aisne », indique-t-elle dans un communiqué. Parmi eux, 54 salariés pourraient « bénéficier de mesures de pré-retraite ou congés de fin de carrière ». « Pour les effectifs restants, Nestlé France s’engage à proposer à chaque salarié non-cadre une ou plusieurs offres d’emploi dans un rayon de 50 kilomètres ». Cette zone inclut l’usine mitoyenne ainsi qu’un autre site à Boué, à environ 40 km. Le reclassement interne sera « notamment basé sur une forme de volontariat de solidarité, certains collaborateurs des autres sites qui pourraient être proches de la retraite pouvant être amenés à quitter l’entreprise par ce biais du volontariat », a précisé un porte-parole de l’entreprise.
La cessation d’activité s’explique selon Nestlé par un « marché de l’épicerie et des aides culinaires en récession » qui a entrainé une « baisse continue » des volumes produits par l’usine, ceux-ci ayant diminué de 33% depuis 2005 pour s’établir à environ 15.300 tonnes en 2019. « On déplore complètement la fermeture de cette usine, car nous avons alerté depuis très longtemps sur sa situation (…) et peu de choses ont été faites pour maintenir le tonnage« , a réagi auprès de l’AFP Christophe Kauffmann, secrétaire CFDT du comité de groupe de Nestlé. L’entreprise « aurait pu choisir de rapatrier une partie de la production » délocalisée en Europe « pour maintenir le tonnage« , ou « innover pour offrir à l’usine des nouveautés à fabriquer« , a-t-il dit. Il s’est toutefois réjoui de la volonté de l’entreprise de reclasser les salariés à moins de 50 km.
« Nous allons rester vigilants sur les mesures d’accompagnement proposées, comme les aides au déménagement ou aux transports par exemple« , a-t-il conclu. Dans un communiqué commun jeudi soir, le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand et le député (LR) de la circonscription Julien Dive a dénoncé une « catastrophe sociale et humaine pour tous les salariés et leur famille« , ainsi que pour « des dizaines d’intérimaires, CDD et apprentis et de nombreux emplois induits« . Signalant leur « volonté de voir monter en compétences avec plus d’emplois » l’usine restant en fonctionnement à Itancourt, ils ont demandé la tenue d’une réunion d’urgence en préfecture de l’Aisne lundi avec la direction du groupe.
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