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Agroalimentaire: inefficacité du soutien de l’État aux exportations
La Cour des comptes pointe l’inefficacité de l’État dans son soutien aux exportations agricoles et agroalimentaires de la France, traditionnellement sur le podium des champions du secteur, mais dont le rang ne cesse de se dégrader, comme le rappelle l’institution dans un référé rendu public lundi.
Matignon, dans sa réponse, souligne pour sa part la mise en place, dans le cadre de la loi Alimentation, d’un « plan stratégique 2018-2022 pour le développement des exportations et l’internationalisation » des filières agricoles et agroalimentaires. « La France n’a pas cessé de perdre des parts de marché dans le commerce mondial des produits agricoles et agroalimentaires depuis le début des années 2000: deuxième exportateur dans les années quatre-vingt-dix, elle n’était plus que le quatrième en 2010, avant de passer au sixième rang depuis 2015 », souligne la Cour en préambule de ce référé adressé début mars à Matignon.
Ce recul « concerne les produits de l’agriculture comme ceux des industries agroalimentaires. En 2017, le secteur des produits agricoles et agroalimentaires a dégagé un excédent de 5,7 milliards d’euros, en baisse de 36% par rapport à 2007, alors que ce commerce est en forte croissance au niveau mondial », souligne la Cour. Cette dégradation, due selon les différents ministères concernés à plusieurs facteurs comme le coût du travail, la taille insuffisante des entreprises, par exemple, doit faire l’objet d’un meilleur diagnostic pour établir un dispositif d’appui aux exportations mieux coordonné et plus efficace, estime la Cour.
« Entre l’automne 2012 et le printemps 2018, neuf plans stratégiques gouvernementaux visant à améliorer la situation du commerce extérieur, notamment agricole et agroalimentaire, ont été présentés, soit près de deux plans stratégiques par an », indique la Cour, qui souligne que ces plans, « dépourvus d’objectifs chiffrés et d’engagements sur les moyens mis en oeuvre », s’apparentaient davantage à des « déclarations de principe ». Selon la Cour, les industriels souhaitent que l’État travaille à faire « lever les restrictions non tarifaires aux importations dans les pays tiers »: « Une telle stratégie interministérielle appuyée sur une analyse partagée fait défaut s’agissant de l’agriculture et de l’agroalimentaire ».
Parmi ses recommandations, elle réclame, outre un diagnostic interministériel, une meilleure articulation État/régions, la définition et la promotion d’une « marque France » à l’international et une méthodologie commune aux ministères concernés pour évaluer « l’impact des actions de soutien au développement international des entreprises ». Dans sa réponse, Matignon met en avant la création d’une « commission internationale agricole et agroalimentaire, animée par FranceAgriMer », chargée « d’améliorer durablement la coordination et le dialogue interministériel en matière de soutien à l’export ». Matignon souligne enfin la mise en place dans la plupart des régions de « guichets uniques de l’export », basés sur la coopération, entre l’agence Business France, les chambres de commerce, la BPI et les agences de développement régional.
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