Culture food Cinéma
Linda veut du poulet, des poivrons et… sa maman ! Un film à partager
Ce 18 octobre, sort en salle le film d’animation Linda veut du Poulet ! de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach. Au menu de ce long-métrage primé au festival international d’Annecy : de jolis dessins, du jazz et un poulet aux poivrons, le tout un jour de grève ! Une quête initiatique culinaire à voir dès 6 ans, sans limite d’âge et sans modération.
Depuis le décès de son père, Linda et sa mère Paulette peinent à retrouver un équilibre. Celle-ci ne croit plus en grand chose et semble n’être jamais sortie de son deuil. Elle ne croit d’ailleurs même plus en sa propre fille, qu’elle punit sévèrement pour une bague perdue, puis, prenant conscience de son erreur, tente de se racheter. L’unique souhait de la petite fille, qui semble simple de prime abord, est de manger le poulet aux poivrons, la recette de son papa. Un seul problème : le pays est plongé dans un mouvement de grève. Débute alors une course contre la montre pour trouver poulet et poivrons pour le dîner. Rempli de clins d’œil politiques, Linda veut du Poulet ! est donc par ailleurs un bon moyen d’expliquer la grève aux plus petits.
Dès le début du film, l’accent est mis sur l’alimentation. La routine alimentaire de Linda et Paulette semble être basée sur l’achat et la consommation de produits surgelés, si bien que la petite fille ne fait plus la différence entre des lasagnes et un hachi parmentier : “De toute façon c’est pareil”, râle-t-elle.
À l’opposé de ce mode de vie, il y a la sœur de Paulette, Astrid, la tata professeure de yoga, qui mange essentiellement des légumes. Un cliché du “bien manger” qui fonctionne très bien.
Le poulet aux poivrons représente cependant plus qu’un moyen de se racheter. Il est à la fois le poids d’un souvenir et le symbole d’une famille à ressouder. Linda se rapproche de son père au fur et à mesure que les images défilent, alors que Paulette s’en éloigne pour considérer clairement ce qu’elle a oublié au cours de ses années de deuil. Mère et fille, plus complices que jamais, trouveront dans cette quête un bien plus émouvant butin que le plaisir gustatif. Autour de l’histoire familiale, il y a aussi celle des enfants du quartier qui se montrent tous solidaires de Linda. Débrouillards et singuliers, ils vont jouer un rôle crucial dans ce projet.
Ainsi, le film met en exergue l’aspect social de l’acte de manger, derrière lequel le moment du partage d’un repas cuisiné avec amour prend tout son sens. Il n’y a finalement pas grand chose de plus vital et d’intime.
Rythmée par les voix de Mélinée Leclerc (Linda) et Clotilde Hesme (Paulette), la bande-son accroît considérablement les sensations du spectateur, notamment le jazz de Clément Ducol qui donne relief et dynamisme aux dessins. La chanteuse Juliette Armanet est d’ailleurs de la partie, avec une chanson écrite spécialement pour le film. Les personnages poussent même la chansonnette à certains passages, notamment le papa italien et sa voix mélodieuse qui nous fait sourire et voyager; le pollo e peperoni est un classique italien !
Linda veut du Poulet ! stimule nos oreilles et nos yeux en faisant de l’œil à notre palais, nous transportant dans un récit philosophique et politique sur la symbolique d’un plat. Graphique et musical, ce film d’animation est un très joli moment à partager en famille et c’est énorme !
Linda veut du Poulet !, film d’animation français de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach. Avec les voix de Mélinée Leclerc, Clotilde Hesme, Laetitia Dosch et Esteban (1h16).
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