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Le changement climatique menace la culture du café, mais les variétés sauvages ouvrent de bonnes perspectives
Quoi de mieux pour commencer l’année qu’un bon café! Alors que le changement climatique menace l’industrie du café, scientifiques et agriculteurs se tournent vers les espèces sauvages pour trouver des solutions. C’est ce que l’on découvre dans un article publié par l’un de nos media préférés « Reasons to be cheerful »
« Les conséquences sont déjà palpables », déclare Sophie von Loeben, climatologue à l’Institut de Recherche sur les Impacts Climatiques de Potsdam, en évoquant la hausse des prix et la diminution des zones de culture. Le café, une industrie mondiale pesant 460 milliards de dollars, repose sur deux espèces dominantes — arabica et robusta — qui souffrent du réchauffement, de pluies irrégulières et des ravageurs.
Un sauveur potentiel pourrait déjà prospérer dans les forêts : les espèces sauvages. Parmi elles, Híbrido de Timor, un hybride naturel d’arabica et de robusta, a montré une résistance à la sécheresse et aux maladies. Von Loeben et son partenaire, Timothy Charlton, ont découvert le potentiel de ce grain en travaillant au Timor-Leste et ont fondé HyCoffee en 2019 pour introduire ce café méconnu sur les marchés européens. « C’est un café fantastique, mais il avait une mauvaise réputation et était vendu à bas prix », explique Charlton.
L’initiative du couple met en lumière les défis auxquels sont confrontés les petits producteurs de café, qui cultivent 80 % du café mondial mais vivent souvent dans la pauvreté. « Le système actuel n’est ni durable, ni sécurisé, ni rentable, ni rationnel », reconnaît World Coffee Research, une organisation à but non lucratif qui cherche à développer des variétés de café résistantes au climat.
Von Loeben et Charlton croient que l’agroforesterie — intégrant le café dans des systèmes forestiers diversifiés — représente une voie d’avenir. « Pendant des milliers d’années, le café était traditionnellement cultivé aux côtés d’autres espèces, dans des écosystèmes écologiquement diversifiés », explique von Loeben. En Ouganda, ils travaillent pour valoriser une autre espèce méconnue, le Liberica, résistant à la sécheresse et aux ravageurs, mais sous-estimé sur les marchés mondiaux. « C’est une opportunité manquée », remarque von Loeben, alors qu’ils se préparent à importer trois tonnes de grains de Liberica en Europe.
Timothy Charlton
L’industrie mondiale du café commence lentement à s’adapter. Les régulations européennes exigeront bientôt que les produits comme le café soient certifiés sans déforestation, incitant à adopter des pratiques plus durables. Pendant ce temps, von Loeben insiste sur le pouvoir des consommateurs : « Si vous voulez soutenir les agriculteurs, achetez votre café auprès de petits torréfacteurs en contact direct avec les producteurs. »
Le couple voit le café comme un moyen de sensibilisation au changement climatique. « Nous avons réalisé que le café est un excellent moyen de raconter l’histoire du changement climatique et de ses solutions », dit Charlton. Leurs grains ont même été servis à la COP27, offrant un véritable et figuré appel au réveil pour les dirigeants mondiaux.
Bien que leurs efforts puissent sembler « une simple goutte dans les cafetières du monde », von Loeben souligne l’objectif plus large : « Construire des systèmes plus résilients pour les agriculteurs et sensibiliser les consommateurs. Lorsque vous buvez votre café, posez-vous la question : d’où vient-il ? A-t-il nui ou aidé la planète et les personnes qui l’ont cultivé ? »
L’article complet (en anglais) est à retrouver ICI
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