Analyse Politique

Limoges: L214 dénonce l’abattage de vaches en gestation et porte plainte

03.11.16

L’association L214, qui milite pour le bien-être animal et l’abolition de la consommation de viande, a diffusé jeudi de nouvelles vidéos choquantes, tournées cette fois à l’abattoir municipal de Limoges, pour dénoncer l’abattage de vaches en gestation, une pratique répandue mais légale à laquelle elle veut mettre un terme.

Ces nouvelles vidéos, tournées en mai et septembre par Mauricio Garcia-Pereira, un employé de l’abattoir de Limoges révulsé par ces pratiques et qui a décidé de lancer l’alerte, montrent que des vaches portant des veaux prêts à naître sont fréquemment abattues, estime L214. Or « il est interdit de transporter des vaches au-delà du huitième mois de gestation« , a affirmé à l’AFP Brigitte Gothière, porte-parole de l’association.

Selon elle, les veaux figurant dans les vidéos « ont entre huit et neuf mois » car ils ont déjà des poils. L214, qui a lancé une pétition pour interdire l’abattage des vaches gestantes, a annoncé avoir déposé plainte contre X… jeudi auprès du Tribunal de Limoges pour établir la responsabilité éventuelle de l’abattoir, du transporteur, de l’éleveur et des services vétérinaires.

170.000 vaches gestantes sont abattues chaque année

Ni la mairie, ni la direction de l’abattoir, interrogées par l’AFP, n’avaient réagi jeudi matin à ces images, initialement diffusées par le quotidien Le Monde sur son site en ligne, et à ces accusations. Mauricio Garcia-Pereira, qui travaille depuis sept ans dans le plus grand abattoir municipal de France (300 à 500 bêtes par jour, 80 employés), se dit écoeuré par l’abattage de vaches pleines et de veaux presque à terme: « J’ai décidé de porter ce témoignage publiquement, en mon nom, parce que je n’ai rien fait de mal. Ne rien dire, c’est ça qui est mal!« , a-t-il déclaré à l’AFP.

En France, 170.000 vaches gestantes sont abattues chaque année, selon L214. L’association a également porté plainte contre l’abattoir de Limoges lui-même pour des « infractions répétées à la réglementation dans l’abattage et mauvais traitements sur animaux » sur la foi de vidéos réalisées par un autre employé de l’abattoir qui a pour sa part souhaité rester anonyme. L214 accuse l’abattoir « de ne pas avoir réagi sur des ratés d’étourdissements des vaches et cochons, sur l’utilisation de l’aiguillon électrique de façon systématique et sur des endroits qui sont interdits par la réglementation« , a déclaré Brigitte Gothière.

L214 diffuse régulièrement des vidéos montrant les souffrances animales dans certains abattoirs ou élevages, notamment dans les Pyrénées-Atlantiques, le Gard, l’Ain, la Vienne ou le Finistère.

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