Biocoop, première enseigne spécialisée dans la production et la vente de produits bio en France, a vu sa croissance ralentir en 2017, concurrencée par les rayons bio des grandes surfaces, la poussant à se tourner vers l’innovation pour rebondir.
En 2017, la coopérative, née en 1986, a réalisé un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros, en croissance de 13,5%, après une progression de 25% en 2016, qui avait été une année « exceptionnelle », dans un marché pourtant en fort développement (+20%), reconnaît son directeur général, Orion Porta. « On n’est pas inquiet par rapport à la montée de la concurrence, car ce qu’on apporte comme différence sur le marché, ce sont nos valeurs de qualité et de cohérence, en adéquation avec les attentes des consommateurs », a-t-il affirmé jeudi lors d’une conférence de presse.
Une cellule innovation pour se renouveler
Fin mars, l’enseigne comptait 506 magasins en France et une soixantaine d’autres doivent ouvrir en 2018, autant qu’en 2017, a précisé M. Porta. Deux formats se développent: l’un d’environ 400 m2, avec des rayons boulangerie, boucherie ou snacking, et d’autres, plus petits (100-150 m2), dans les centres-villes. Face à la montée de la concurrence et au besoin de se renouveler, l’enseigne a décidé de mettre en place à l’automne une cellule « innovation », confiée à Thomas Dromer, une sorte de « laboratoire où l’on réfléchit à de nouveaux modes de distribution ». Quatre pistes sont envisagées: ouvrir des magasins « mono-métier » de type artisanal (une boulangerie est déjà en test près d’Agen), des points de ventes « satellites » aux magasins existants (« dans des zones rurales défavorisées, des bourgs délaissés », deux existants), des « corners » chez des producteurs partenaires (en complément d’assortiment de leurs produits, six existants) et enfin, le commerce électronique.
Livraison collaborative et écologique
Si les trois premiers axes de développement vont de pair avec le « rôle social et la volonté de Biocoop de développer son maillage du territoire local », a expliqué M. Dromer, le commerce en ligne est nouveau pour l’enseigne. « Jusqu’à présent, il avait été mis de côté » car l’une des valeurs fondatrices de la coopérative est « la création de liens en magasin », or le numérique n’enrichit pas a priori les rapports humains, a-t-il expliqué. Mais, dans l’idée de « faciliter l’accès aux produits bio » à toutes les composantes de la population, ce projet a germé, mais il se fera « par étapes et uniquement sur la base du volontariat des sociétaires », a précisé M. Dromer. Enfin, dès ce printemps, des tests de « click&collect » et de « livraison collaborative et écologique » seront lancés.
Image de Une : En septembre 2015, la marque avait lancé un Dada Biocoop Paris / design Jeff Van Dyck afin de changer le regard sur les magasins bio jugés un peu austères.
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