On a croisé Éric, un infirmier, à Najac. Il nous a expliqué les vertus du sucre et des fibres et l’importance d’une bonne alimentation.
Label & bio
Il nous a proposé de le suivre au marché de Villefranche de Rouergue, un des plus grand marché de l’Aveyron. On y trouvait de tout, surtout des melons et des panneaux avec marqué dessus Nature et Progrès une « forme de label, un peu comme le label AB mais qui coûte moins cher, car tous les ans, il faut payer pour le label AB, alors que Nature et Progrès est plus exigeant et plus humain. Mais souvent, les producteurs cumulent les deux.» nous a expliqué Lilou, l’amie avec qui Eric animait des ateliers culinaires.
Après le marché, nous sommes allés dans un magasin regroupant des producteurs BIO. Sur la devanture était inscrit « Saveurs paysannes. De nos fermes à vos tables ». On pouvait tout trouver dans ce supermarché de produits de qualité : conserves, miel, fruits et légumes, pâtes, lentilles, fromage, sirop, jus, huiles, viandes et vin. Éric a pris de ces fruits qu’on appelle « L’amour en cage ». Le magasin était sympa, pas très grand et les vendeurs étaient relax, tout le monde se connaissait plus ou moins. On a enchaîné avec la Biocoop. Changement de discours ici, on était dans un vrai supermarché! C’est étrange. La clientèle était plutôt du genre un peu âgée avec plus d’argent et paradoxe : ils jettent beaucoup de produits. On y ressent un côté plus artificiel et la logique est plus commerciale mais tous les produits sont BIO. Lilou n’était pas fan mais Éric pouvait acheter de la lessive BIO.
Du sucre pour le cerveau
Eric habitait dans une yourte avec une vue incroyable sur le paysage alentour. Ils nous ont présenté leur atelier culinaire. Lilou s’affairait à préparer un sorbet à la pâte de dattes et purée d’amandes tandis qu’Éric nous parlait d’alimentation. Il avait appris beaucoup par lui-même, en lisant notamment « L’alimentation ou la troisième médecine » du docteur Jean Segnalet. Son expérience en tant qu’infirmier l’aidait bien aussi. Selon lui, pour bien s’alimenter « un repas s’entend sur une durée. Certaines réactions chimiques se font dans le corps pour transformer les aliments en énergie. Prendre le temps de manger est donc déjà un bon début. Mais il faut respecter un certain ordre et notamment commencer par le sucré. Le cerveau se nourrit de sucre, et pour le caler, mieux vaut donc commencer le repas par le sucre et les fibres. D’où le melon en entrée. »
Des fibres
D’ailleurs Éric adorait le melon, alors de toute façon, c’était melon en entrée. Les sorbets tournaient dans la machine à sorbets, ils avaient eu l’idée de faire aussi un granité au pesto, pour voir. Il a poursuivit son explication sur les fibres : « Si la viande reste trop longtemps dans le tube digestif, ça chauffe, et une viande qui chauffe en milieu humide, ce n’est pas très bon ! Voilà pourquoi dame nature a pourvu nos amis les canidés d’un tube digestif court pour une expulsion rapide. L’être humain, lui, est un mammifère à tube digestif long, donc plutôt un végétarien à potentialité omnivore. On peut manger de tout mais surtout du végétal. Il est probable d’ailleurs que nos ancêtres bien lointains se nourrissaient plus de cueillette que de viande de mammouth ! Dans le végétal, on trouve de la cellulose, la structure fibreuse des végétaux, qui agit comme un balai dans l’intestin. Donc en mangeant en entrée de la salade par exemple, on nettoie d’abord l’intestin, le préparant ainsi à recevoir la suite du menu. Suite qui est composée de ce qu’on trouve plutôt en fonction des saisons car on ne se nourrit pas pareil l’été et l’hiver. »
Déconstruire notre éducation
Je vous l’avoue, moi j’aime bien manger et pas forcément dans l’esprit BIO végétarien, j’appréhendais donc un peu. Éric et Lilou ont tout posé sur la table et chacun se débrouillait comme on voulait avec tout ça. Mais pour bien faire, évidemment selon la théorie racontée plus haut, il fallait commencer par le sorbet pâte de dattes purée d’amandes et le melon. Puis les tomates avec granité au pesto. Ensuite pâté de lentilles accompagné de poivrons marinés à l’ail. S’aider d’une tranche de pain faite par le paysan-boulanger d’au-dessus pour pousser dans sa fourchette et saucer ce qui reste. C’était excellent, frais et rempli de saveurs, et je n’avais plus faim du tout en finissant mon assiette. Surprenant.
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