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Travail forcé avéré dans le milieu de la pêche en Thaïlande
Des migrants ont été soumis à du travail forcé dans le milieu de la pêche en Thaïlande, a établi dans un rapport une ONG, Vérité, qui a enquêté pour le compte de Nestlé, amenant le groupe agroalimentaire suisse à mettre en place un plan d’action. Cette enquête sur la chaîne d’approvisionnement a révélé que des travailleurs avaient été recrutés de manière trompeuse dans leur pays d’origine, transportés vers la Thaïlande dans des conditions inhumaines. Il se sont dans certains cas vu facturer des frais excessifs les laissant dans une situation d’esclavage pour dettes. Les travailleurs interrogés dans le cadre de cette enquête, menée pendant trois mois sur six sites de production, ont été soumis à des conditions de travail dangereuses, ont été victimes d’intimidation, de harcèlement et de violences verbales ou physiques. « Quelques travailleurs ont dit avoir été + vendus + à un capitaine de bateau ou avoir été transportés par un négociant vers un port, avec pour seule alternative de rejoindre l’équipage pour racheter leur contrat », pointe le rapport. L’ONG a mis en évidence le manque de transparence dans la chaîne d’approvisionnement, où interviennent de nombreux intermédiaires et où les travailleurs peuvent passer plusieurs mois en mer sous la surveillance de leur capitaine sans moyen de communiquer avec l’extérieur. Cela rend difficile la traçabilité des produits pour demander des comptes sur les pratiques sociales et environnementales des fournisseurs.
Les violations sévères des droits humains constatés dans ce rapport constituent « un défi urgent pour toute société s’approvisionnant en fruits de mer », a noté Vérité dans ses recommandations. Le géant suisse de l’alimentation Nestlé avait chargé à l’organisation d’enquêter alors qu’il fait l’objet d’une plainte en nom collectif aux Etats-Unis. Fin août, le cabinet d’avocats américain Hagens Berman avait déposé une plainte auprès d’un tribunal en Californie, accusant le groupe d’avoir consciemment soutenu l’esclavage dans les milieux de la pêche en Thaïlande en s’approvisionnant auprès de Thai Union Frozen Products PCL pour les fruits de mer utilisés dans ses aliments pour chats. Le groupe suisse s’était défendu contre ces accusations, en assurant qu’il s’appuyait sur un code obligeant ses fournisseurs à respecter les droits humains et la législation du travail. Il avait chargé Vérité de mener une enquête. Avec la publication de ce rapport, le groupe a adopté un plan d’action qui prévoit notamment la mise en place d’une équipe d’urgence pour les migrants et d’un programme d’audit interne pour procéder à des vérification sur les conditions de travail sur les bateaux de pêche. « Nestlé s’est engagé à éliminer le travail forcé dans notre chaîne d’approvisionnement en Thaïlande », a déclaré Magdi Batato, vice-président opérationnel au sein du groupe, cité dans un communiqué. Nestlé a précisé que ce plan d’action allait être mis en place immédiatement et déployé au long de l’année 2016.
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