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Russie : levée de boucliers contre la destruction des produits sous embargo
Des personnalités de tous horizons politiques et des dizaines de milliers de Russes se sont élevés mercredi contre un décret du Kremlin ordonnant la destruction de tous les produits alimentaires occidentaux sous embargo saisis par les autorités. « Pourquoi devrions-nous détruire cette nourriture qui pourrait nourrir les anciens combattants, les handicapés, les familles nombreuses ou tous ceux qui ont souffert des récents désastres naturels ? », s’interrogent les auteurs d’une pétition signée par plus de 200.000 personnes sur le site internet Change.org. En vertu d’un décret rendu public par le Kremlin il y a une semaine, les autorités doivent commencer dès jeudi à détruire les produits alimentaires européens et américains mis sous embargo dans le cadre des contre-sanctions russes liées à la crise ukrainienne, qu’ils soient saisis à la frontière ou dans les rayons des magasins.
Le chef du Parti communiste russe Guennadi Ziouganov a regretté une « mesure extrême », expliquant dans une interview télévisée qu’il aurait préféré voir cette nourriture « distribuée aux communautés orthodoxes, aux orphelinats ou à nos amis des républiques (séparatistes ukrainiennes autoproclamées) de Donetsk et de Lougansk« . « Je ne comprends pas comment un pays qui a connu de terribles famines pendant la guerre ou après la révolution peut détruire de la nourriture« , a pour sa part réagi sur Twitter Vladimir Soloviov, célèbre présentateur d’une chaîne publique de télévision russe considéré comme un soutien du pouvoir. L’avocat Evguéni Bobrov, membre du Conseil des droits de l’Homme du Kremlin, a dénoncé « une proposition arbitraire« , appelant lui aussi à ce que la nourriture soit redistribuée. « Ceux qui soutiennent ces destructions devraient regarder les 18 millions de Russes vivant sous le seuil de pauvreté« , a réagi au micro de la radio Kommersant FM Alicher Zakhidov, un défenseur des droits des consommateurs. Moscou a décrété en août 2014 un embargo sur la plupart des produits alimentaires en provenance des pays qui la sanctionnent pour son rôle dans la crise ukrainienne, essentiellement les États membres de l’Union européenne et les États-Unis. A la suite de cette mesure, la Russie a en outre accusé de nombreux pays, parmi lesquels le Bélarus et l’Ukraine, d’introduire sur son territoire des produits européens sous embargo en les faisant passer pour des produits locaux.
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