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Production record en vue de la betterave française avec la fin des quotas
Les betteraviers français prévoient une production record pour la première récolte après la fin des quotas européens, résultat conjugué de rendements en nette hausse par rapport à l’an dernier et d’une forte augmentation des surfaces cultivées. Les betteraviers donnent une première estimation de 43,8 millions de tonnes (Mt) de betteraves, contre quelque 34 Mt l’an dernier, indique la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) dans un communiqué publié lundi. Le rendement « est estimé à 91,8 tonnes par hectare de betterave (t/ha), en hausse de 4,5 t/ha par rapport à la moyenne sur cinq ans et également bien meilleur que l’an dernier (85 t/ha) », ajoute la CGB.
Ce rendement, le meilleur après 2009 et 2011, fait de la récolte un record, grâce à une augmentation de 20% des surfaces, soit 480.000 hectares de betteraves. Si les semis, terminés au début du mois d’avril « se sont passés dans l’ensemble dans de bonnes conditions (…) des disparités importantes » sont à prévoir d’une région à l’autre. D’une manière générale, « le rendement en sucre par hectare est estimé par nos experts à 14,4 tonnes de sucre acheté par hectare », indique la CGB, qui prévoit une hausse de 0,8 t/ha par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Cette récolte colossale intervient dans un contexte de cours du sucre déprimés : depuis le début de l’année 2017, la livre de sucre a perdu plus du quart de sa valeur à la Bourse de New York, passant de 19,50 à 14 cents américains.
Depuis 50 ans en Europe, un prix minimum garanti et une production sous quota assuraient une grande stabilité de revenu aux betteraviers. La fin de ces quotas sucriers le 1er octobre va faire entrer les acteurs de la filière de plain pied dans une plus grande volatilité des prix et une plus forte concurrence. Avec environ 26.000 planteurs de betteraves, la France est le premier producteur mondial de sucre de betterave. Le pays dispose de 25 sucreries et sucreries-distilleries, qui ont produit l’an dernier 4,5 millions de tonnes de sucre et 9 millions d’hectolitres d’alcool de betterave, dont la moitié d’éthanol carburant.
Sur ce point, la profession est entrée dans une ère tout aussi incertaine : la Commission européenne a annoncé fin 2016 sa volonté de freiner le recours aux agrocarburants de première génération et donc de réduire l’ajout de bioéthanol issu de céréales ou de betteraves dans l’essence vendue en Europe, et de biodiesel produit à partir d’oléagineux, comme le colza ou le tournesol dans le gazole. Ce souhait n’a toutefois pas encore été entériné par le Parlement européen, qui avait retoqué il y a quelques années une proposition similaire de la Commission.
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