Pour combattre le surpoids et l’obésité, qui favorisent de nombreuses maladies (diabète, cancers, maladies cardiovasculaires…), des experts recommandent de mieux protéger les enfants du marketing en faveur des « produits de mauvaise qualité nutritionnelle ». Un groupe d’experts, réuni par l’Inserm, vise en particulier les plages horaires visionnées par un grand nombre d’enfants, au-delà des seuls programmes jeunesse.
Ils suggèrent également dans un ouvrage titré « Agir sur les comportements nutritionnels », publié mardi, « d’interdire le recours à des techniques dotées d’un pouvoir de persuasion particulièrement fort, comme l’utilisation de porte-parole de marque (sportif, chanteur, etc.) ». Comme les restrictions de la loi actuelle ne visent qu’un petit nombre de médias, voire exclusivement la télévision, le groupe d’experts propose de « limiter » également le marketing sur des supports de plus en plus plébiscités par les enfants (internet, réseaux sociaux, applications mobiles…).
En revanche, il préconise de « se servir des méthodes du marketing qui marchent très bien auprès des enfants, en utilisant des personnages de dessin animé ou des personnalités qu’ils apprécient pour faire passer des messages sanitaires » sur tous les supports (web vidéos, jeux sur mobile et tablettes, fenêtres pop-up…), relève Laurent Fleury, responsable des expertises Inserm.
Une loi adoptée en 2016 prévoit de supprimer la publicité dans les programmes pour enfants de France Télévisions – y compris sur ses sites internet – à partir de 2018, ainsi que quinze minutes avant et après leur diffusion. L’ouvrage s’intéresse aussi aux adultes et, plus généralement, aux moyens d’améliorer les messages sanitaires dans un contexte d’obésité en hausse en France. Déjà parmi les adultes, 7 millions sont obèses et environ un tiers en surpoids.
Les taux d’obésité et de surpoids des enfants se situent respectivement à environ 8% et 20%. Pour faire face à cette tendance, des messages sanitaires (éviter de grignoter, de manger trop gras…) ont été imposés en 2007 dans les publicités en faveur de produits industriels à la télévision, la radio ou par affichage publicitaire. Mais au fil du temps, ils attirent moins l’attention et sont parfois perçus comme une caution des produits vantés par la publicité.
Les experts avancent une série de propositions : jouer sur l’interactif (jeux, quizz…), s’adapter aux différents publics plus ou moins éduqués, donner des repères qui illustrent les notions de « trop gras, trop sucré ». Ils insistent sur la nécessité d’évaluer systématiquement les stratégies de communication avant de les lancer, par exemple par des expérimentations en entreprises, restaurants, supermarchés. Ces évaluations devront dépendre entièrement d' »équipes indépendantes de l’industrie agroalimentaire ».
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