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La Chine demande au Canada de suspendre ses exportations de viande

par AFP
26.06.19

La Chine a demandé au Canada de suspendre immédiatement les exportations de viande canadienne à destination de son territoire suite à la découverte de faux certificats d’exportation, a annoncé mardi l’ambassade chinoise à Ottawa.

Dans un contexte de relations bilatérales tendues, le gouvernement canadien a confirmé que l’agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) avait « identifié un problème ayant trait à de faux certificats d’exportation qui pourrait avoir une incidence sur les exportations de produits du porc et du boeuf vers la Chine », et qu’elle tentait d’y remédier. Mi-juin, les autorités douanières chinoises avaient décidé de suspendre les importations de viande de porc d’une entreprise canadienne, invoquant la découverte de ractopamine, un produit dopant interdit en Chine, dans une cargaison en provenance du Canada. Suite à cette découverte, une enquête menée par les autorités canadiennes a montré que jusqu’à 188 certificats d’exportation avaient été falsifiés, selon l’ambassade chinoise.

« Pour assurer la sécurité des consommateurs chinois, la Chine a pris des mesures préventives urgentes et demandé au gouvernement canadien de suspendre la délivrance des certificats pour la viande exportée vers la Chine à compter du 25 juin », explique l’ambassade sur son site internet. L’agence canadienne d’inspection des aliments « a pris des mesures pour remédier à la situation », a de son côté assuré la ministre canadienne de l’agriculture Marie-Claude Bibeau dans un communiqué.

« L’ACIA mène une enquête relative à ce problème technique et a informé les autorités compétentes ». Cette situation concerne uniquement les certificats d’exportation vers la Chine, a précisé la ministre. Un responsable gouvernemental a précisé à l’AFP que la police canadienne avait ouvert une enquête pour déterminer d’éventuels agissements criminels. Les relations entre Ottawa et Pékin traversent une crise sans précédent depuis l’arrestation le 1er décembre à Vancouver d’une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, Meng Wanzhou, accusée par les États-Unis d’avoir contourné les sanctions américaines visant l’Iran. Depuis l’arrestation de Mme Meng, les autorités chinoises ont arrêté deux Canadiens qu’elles soupçonnent d’espionnage, et en ont condamné à mort deux autres pour trafic de drogue.

Pékin assure que ces mesures sont sans lien avec l’affaire Huawei. Pékin avait déjà bloqué les importations des deux principaux producteurs canadiens de colza, arguant y avoir trouvé des « nuisibles ». Interrogé pour savoir si la suspension des exportations de viande constituait une mesure de rétorsion, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué mercredi que les autorités chinoises avaient agi « conformément à la loi » afin « d’assurer la sécurité alimentaire« . « En ce qui concerne l’affaire Meng Wanzhou (…), nous exigeons du Canada qu’il prenne au sérieux les préoccupations chinoises et qu’il la libère immédiatement, afin qu’elle puisse rentrer en Chine en toute sérénité« .

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a dénoncé à plusieurs reprises la détention « arbitraire » des deux Canadiens par Pékin. Lors de sa visite à la Maison Blanche jeudi, il a demandé à Donald Trump d’intercéder en leur faveur lors de sa rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping cette semaine à Osaka, en marge du sommet du G20.

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