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Du glyphosate trouvé dans des céréales pour petit-déjeuner, des légumineuses et des pâtes
Des résidus de glyphosate, substance classée « cancérogène probable » par une agence de l’ONU, ont été retrouvés dans des céréales pour petit-déjeuner, des légumineuses et des pâtes, a indiqué jeudi l’ONG Générations Futures qui a fait analyser une trentaine d’échantillons de ces aliments. « Seize échantillons sur 30 contenaient du glyphosate, soit 53,3% », précise-t-elle dans un communiqué. Les analyses ont porté sur 18 échantillons à base de céréales : 8 céréales pour petit-déjeuner, 7 pâtes alimentaires, 3 autres (petits pains secs, biscottes). Douze échantillons de légumineuses sèches ont aussi été analysés : 7 de lentilles, 2 de pois chiches, 2 de haricots secs, 1 de pois cassés. Ces produits ont tous été achetés en supermarché.
Selon les analyses réalisées, « 7 céréales de petit-déjeuner sur 8 » contenaient du glyphosate, « soit 87,5% ». « 7 légumineuses sur 12 analysées » en contenaient aussi, « soit 58,3% ». La proportion est nettement plus faible pour les pâtes : « 2 pâtes alimentaires sur 7 en contiennent, soit 28,5% ». En revanche, « aucun des 3 autres produits à base de céréales (petits pains secs, biscottes) » ne contenait de glyphosate. Trois échantillons (deux sortes de lentilles et des pois chiches) contenaient aussi de l’AMPA, un produit de dégradation du glyphosate. « Les concentrations (de glyphosate) retrouvées vont de 40 ?g/kg pour une céréale du petit-déjeuner à 2.100 ?g/kg pour un échantillon de lentilles sèches », relève Générations Futures. « Il n’y a, pour les aliments bruts (légumineuses), pas de dépassement de limite maximale en résidus (LMR, un seuil réglementaire de concentration de résidus de produits pesticides, NDLR) », précise toutefois l’association, pour qui toutefois cette limite est « très élevée » pour les lentilles séchées (10.000 ?g/kg). Il n’existe pas de LMR pour tous les aliments transformés, ajoute-t-elle.
Pour François Veillerette, porte-parole et directeur de Générations Futures, ces résultats montrent qu’il y a « urgence pour l’Union européenne à renoncer à l’usage de cette molécule (…) et à faire évoluer en profondeur son modèle agricole devenu trop dépendant des pesticides de synthèse ». En juillet, la Commission européenne a proposé le renouvellement pour dix ans de la licence du glyphosate qui expire fin 2017. Cette substance active entre notamment dans la composition du Roundup, le produit phare de Monsanto. Le vote sur l’autorisation de cet herbicide controversé pourrait avoir lieu le 5 ou 6 octobre lors d’un comité d’experts. La France a annoncé fin août qu’elle voterait contre la proposition de la Commission. Elle a une position-clé car une majorité qualifiée (55% des États membres représentant 65% de la population de l’Union) est requise dans ce dossier.
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