A Bordeaux « Gaspi’Délice », un grand buffet préparé avec six tonnes d’invendus du commerce agro-alimentaire, quelques jours après le vote unanime à l’Assemblée nationale de mesures contre le gaspillage alimentaire dans la grande distribution.
Bien plus qu’une nouvelle tendance, « l’anti-gaspillage est devenu une nécessité face à la détresse de tant de gens qui n’ont plus les moyens de se nourrir correctement« , a expliqué à l’AFP Danielle Fortin, responsable de la « Maison des 5 Sens », organisatrice d’ateliers culinaires pour adultes et de cet événement parrainé par la Ville. Convaincue que « les grandes surfaces aujourd’hui sont bien conscientes qu’elles ne peuvent plus jeter comme ça« , Mme Fortin a mobilisé plusieurs bénévoles de tous âges au sein de son association, affiliée au mouvement international « Slow Food », promoteur de « l’écogastronomie et l’alter-consommation ». « Car il faut manger bon, propre, et juste« , et « surtout éduquer le grand public au recyclage« , a-t-elle ajouté.
Tout au long de la journée, les visiteurs, intrigués et parfois rétifs, se sont succédés par petites dizaines autour d’un chapiteau dressé sur le parvis de l’Hôtel de Ville, où s’affairaient une vingtaine de bénévoles et une trentaine de chefs venus de toute la région, pour recycler fraises, abricots et escalopes de veau, invendus mais encore comestibles. « On est là pour sensibiliser le plus grand nombre et pas juste des convertis« , a déclaré Maroussia Termignon, du Centre ressource d’écologie pédagogique d’Aquitaine (Crepaq), co-organisateur de « Gaspi’Délice ».
De 10h à 22h, le buffet espérait nourrir plus de 8.000 convives avec les invendus offerts par Auchan, Metro et une poignée de distributeurs de la filière « bio ». « On découvre les produits à travailler au fur et à mesure« , a expliqué à son tour Olivier Straheli, animateur des ateliers culinaires de « La Maison des 5 sens ». Pour Franck Descas, restaurateur bordelais, « ce recyclage d’aliments dits invendables est à la portée de tout le monde« . « Il suffit d’enlever le côté abîmé et de garder le reste« , a renchéri François Adamski, Meilleur ouvrier de France et Bocuse d’Or 2001. La pause déjeuner a toutefois pris du retard. Après avoir attendu près de deux heures, Camille Agostini, employée dans la restauration a dû se résoudre à acheter un sandwich: « c’est sympa de les voir cuisiner, mais ça l’aurait été encore plus de pouvoir manger! » Plus enthousiaste, Christine Casteran, retraitée, suggère une deuxième édition, mais « dans un quartier populaire cette fois« .
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