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Campagne européenne contre la pub des industriels alimentaires destinée aux enfants
Les organisations de défense de consommateurs européens dénoncent dans une campagne présentée mercredi à Bruxelles la publicité vantant des aliments gras ou sucrés à destination des enfants de l’UE. Dans le viseur du Bureau européen des consommateurs (Beuc) et de ses adhérents dans les Etats membres : les règles éthiques « trop clémentes » que l’industrie agroalimentaire s’est elle-même imposées, mais qui lui permettent malgré tout de faire la publicité d’aliments mauvais pour la santé.
Depuis 2007, 22 annonceurs du secteur alimentaire, représentant 80% des dépenses publicitaires de ce secteur en Europe, selon l’autorité française de régulation de la publicité (ARPP), ont pris l’engagement au sein d’un mouvement nommé « EU Pledge » de ne pas communiquer auprès des enfants de moins de 12 ans sur des produits dont le profil nutritionnel n’est pas sain. On y retrouve Coca-Cola, Ferrero, Unilever, Danone, Nestlé, ou encore les grands noms du fast-food comme McDonald’s ou Burger King. Ces entreprises « sont censées se baser sur les meilleurs éléments scientifiques, qui pour nous émanent de l’Organisation mondiale de la Santé« , l’OMS, a expliqué Pauline Castres, en charge des politiques alimentaires pour le Beuc, lors d’une conférence de presse.
Par exemple, les industriels s’imposent une limite de maximum 30 g de sucre pour 100 g de céréales pour petit-déjeuner, au-delà de laquelle ils ne feront pas la promotion du produit à destination des enfants, a-t-elle souligné. L’OMS fixe cette limite à 15 g. Idem pour les yaourts, avec une limite de 13,5g/100g pour les industriels et 10g/100g pour l’OMS. Les critères des industriels sont « trop cléments », dénonce le Beuc, qui a par ailleurs fait l’inventaire de plus de 90 exemples de campagne sur internet où ils n’étaient même pas respectés : parmi eux, des applications smartphones développées par McDonald’s et Kinder, et des sites web de Danonino et Nesquik.
Les associations de défense de consommateurs ont par ailleurs exhorté les industriels à ne plus recourir à des mascottes dans leur marketing à destination des enfants. « Les enfants ne perçoivent pas le marketing de la même façon que les adultes. Et le marketing fabrique la fidélité envers une marque dès le plus jeune âge« , a estimé Ilaria Passarani, en charge du département Alimentation et santé pour le Beuc. Le Beuc et ses adhérents se sont par ailleurs inquiétés de la tendance actuelle des annonceurs à rediriger leurs publicités à la télévision des programmes spécifiquement dédiés aux enfants vers ceux dit « familiaux », diffusés aux heures de grande écoute.
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