Plus d’un millier de manifestants ont dénoncé samedi à Ouagadougou l’introduction des OGM au Burkina Faso, défendant « une agriculture saine et indépendante » dans ce pays sahélien d’Afrique de l’ouest, a constaté un correspondant de l’AFP.
Majoritairement vêtus de tee-shirts rouges et noirs, les manifestants ont défilé au coeur de la capitale en scandant: « OGM, on n’en veut pas », ou « Monsanto, dégage ». Certains portaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire: « Stop à toutes ces manipulations génétiques et criminelles », « Monsanto, Malaria Target et Bill Gates, hors de l’Afrique ». Des dizaines de femmes brandissaient des paniers de fruits et légumes bio, pour « soutenir une agriculture saine et indépendante ». « Je suis là pour protester contre l’introduction des OGM et dire non à l’empoisonnement de nos cultures » a expliqué à l’AFP Moussa Tapsoba, un agriculteur de 47 ans. « Non sommes contre les OGM et toutes les manipulations génétiques. Nous ne sommes pas des cobayes pour accepter qu’on lâche des moustiques génétiquement modifiés », a lancé pour sa part Judicaël Somé, un étudiant de 24 ans.
Selon le collectif citoyen pour l’agro-écologie, le Burkina Faso a importé d’Italie des oeufs des moustiques génétiquement modifiés, confinés depuis novembre 2016 dans un laboratoire de l’Institut de Recherche en Science de la Santé (IRSS). Ces moustiques mâles stériles doivent être relâchés, d’ici la fin 2018, pour une expérience d’observation dans plusieurs localités, près de Bobo Dioulasso dans la région de l’Ouest. « A travers cette marche nous comptons interpeller les autorités burkinabè sur le danger de l’aventure dans laquelle le Burkina est en train de se lancer. Après le coton OGM, on passe à l’alimentaire avec le Niébé BT et au sanitaire avec les moustiques génétiquement modifiés. Nous nous demandons quels peuvent être les impacts de tout cela », a déclaré la coordinatrice de la manifestation, Blandine Sankara.
« Les autorités burkinabè envisagent sérieusement l’introduction du Niébé BT (haricot génétiquement modifié, ndlr) et le projet Target Malaria, visant à lutter contre le paludisme avec des moustiques génétiquement modifiés » a accusé, de son côté, le porte-parole du collectif citoyen pour l’agro-écologie Ali Tapsoba. « Nous ne pouvons pas laisser des apprentis sorciers continuer à mener des expérimentations hasardeuses et coûteuses, hors de tout contrôle, aux conséquences improbables pour l’homme, les animaux et l’environnement », a-t-il pesté. Le Burkina Faso avait renoncé au coton transgénique de Monsanto introduit en 2008, en affirmant qu’il n’était pas rentable, sa fibre devenant de plus en plus courte et étant donc vendue moins cher sur les marchés mondiaux.
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