L’artiste Debora lncorvaia est en résidence au Centre d’Art et de Design de Negrepelisse dans le Tarn. L’exposition Vestiges présentée à la médiathèque Pierre Fanlac dans le cadre du Festival du Livre Gourmand montrait ce week-end ses récentes recherches artistiques portant entre autres sur le monde végétal et minéral, les rituels liés à la cuisine ainsi que ses vestiges.
Marta Jonville, commissaire et directrice de la Cuisine
Débora Incorvaia est artiste, mais aussi chef indépendante, ce qui assez rare. Elle est diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Art de Bourges et membre de l’Académie Nationale de Cuisine.
Son travail met en avant des techniques ancestrales pour aller vers des créations contemporaines qui questionnent aussi bien sur l’écologie que notre Histoire. Le monde du vivant est omniprésent dans toutes ses démarches artistiques. Ainsi, elle utilise la fermentation d’aliment mais aussi la fermentation du sol qu’elle foule. Comprendre ce cycle de vie est essentiel pour la lecture de son travail.
A la recherche de la vie perdue des objets
Dans sa série Vestiges, elle réactive la vie perdue de céramique grâce à la fermentation de l’argile qui va recouvrir des anciens objets du quotidien oubliés, comme par exemple une soupière ou une sucrière, dans lequel elle fait fermenter des aliments tel que le thé et le riz. Ce processus permet de faire revivre le contenant qui devient un élément à part entière.
Sa démarche est de créer des objets dédiés à ce qu’elle nomme aussi « architecture du vivant » car ils ont un caractère organique et évolutif. Ces objets auront toujours un lien direct avec le territoire où ils sont créés car le sol et l’air font entièrement partie du processus, les bactéries variant selon le lieu de fabrication. Ces objets ont donc un cycle éternel de vie et de retour à la terre que l’on peut assimiler à la mort, puis à la renaissance. Créer le vivant au travers du lien spécifique de la céramique.
Rendre visible l’invisible
Nous sommes constamment entourés de formes invisibles qui créées des nouvelles formes, saveurs, odeurs et même un toucher différent. Mais comment rendre visible ce qui nous entoure et ce que l’on ne voit pas par la sculpture et la céramique ? La terre est un réceptacle de micro-organismes qui ne sont jamais les mêmes en fonction de l’endroit où nous nous trouvons. La céramique est alors un domaine au service du vivant invisible, pour inventer des outils, des méthodes et des œuvres.
Deborah est en résidence à La cuisine, centre d’art et de design
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