Avec 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaire, 22.000 adhérents agriculteurs, Terrena est un des acteurs majeurs de l’agriculture française. C’est également un groupe agroalimentaire de plus de 12.000 salariés et une coopérative solidaire qui invente la Nouvelle Agriculture : celle du 21ème siècle, écologiquement intensive.
Reconnaissons une certaine séduction du manichéisme pour les journalistes. Opposer les gros contre les petits, les gentils contre les méchants, les bons contre les mauvais, a l’avantage de mettre votre lecteur en appétit, de l’obliger à prendre partie et il vous est généralement reconnaissant de lui avoir rationalisé son champ de réflexion. Quand vous tombez sur Christophe Couroussé, le Directeur marketing stratégique et communication de Terrena qui vous explique par le menu comment cette coopérative qui dépasse les 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaire et qui affiche 22 000 adhérents agriculteurs est aussi un groupe agroalimentaire de plus de 12000 salariés, il vous faut nécessairement ravaler vos réflexes de simplification et rendre compte d’une expérience qui bouscule sérieusement le paysage agricole.
Cette expérience a un nom qui, après le nouveau roman, la nouvelle vague et la nouvelle cuisine sonne comme une évidence : La nouvelle agriculture. Christophe Courroussé, nous l’explique en quatre temps.
Changement de paradigme
L’aventure de Terrena a commencé dans les années 50 et ce n’est ni par nostalgie ni par préoccupation d’historien que Christophe Couroussé nous retrace les étapes marquantes de cette épopée. Tout l’intérêt réside dans une progressive conscience des adhérents, majoritairement acquis à l’agriculture productiviste, que les changements de paradigme de l’agriculture de demain étaient inéluctable et que de leurs réactions dépendrait leur avenir.
Mutation
Mais c’est réellement en 2007 que Terrena a vécu une mutation autant idéologique que pratique et qui a cimenté la démocratie participative de la coopérative, en abordant les deux sujets qui fâchaient: l’usage des engrais et les OGM.
Parier sur la recherche et le développement
La grande force de Terrena, c’est d’avoir investi massivement dans une unité Recherche et Développement qui a permis aux agriculteurs de partager des processus d’essais et de répartir les risques pris par les adhérents convainçus, « les sentinelles de la terre« .
Une agriculture écologiquement intensive
C’est la base de cette nouvelle agriculture qui a pour ambition de proposer, à l’échelle d’une grande Région, des solutions transposables à la planète. L’exemple d’une filière simple comme le lapin, que prend ici Christophe Couroussé permet de disséquer le rôle de tous les acteurs de la chaîne et de comprendre que la faillite d’un seul rouage met à bas tout le système.
Curieusement, Terrena semble assez seul à travailler à cette échelle. Christophe Couroussé cite plus volontiers des exemples italiens ou la Silicon Valley. En attendant, la nouvelle agriculture de Terrena nous apparaît comme le plus sûr moyen de réconcilier des mondes qui ne se parlent pas ou qui se parlent mal.
On en aura l’occasion de le constater quand les 150 dossiers ouverts pour l’agriculture de demain seront débattus par 10 000 agriculteurs à l’occasion des Terrenales, les 28 et 29 mai prochains à Saint Martin du Fouilloux (49).
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