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Ventes en recul de 22%: l’agroalimentaire a plongé pendant le confinement

par AFP
12.05.20

Le chiffre d’affaires des industries agroalimentaires en France a reculé de 22% durant la période du confinement, qui a touché plus de deux entreprises sur trois, a indiqué mardi le syndicat professionnel du secteur.

« Depuis mars, la baisse de chiffre d’affaires constatée par les industries agroalimentaires se chiffre à 22% », indique l’Association des industries agroalimentaires (Ania) dans son dernier baromètre, qui prend en compte les réponses de quelque 602 entreprises début mai. « Plus de 70% des industries agroalimentaires mettent en avant une baisse de chiffre d’affaires, supérieure à 50% dans 22% des cas », selon l’Ania. Elle évoque ainsi le secteur de l’épicerie sucrée, avec des résultats très contrastés selon les types de produits.

« Les consommateurs se sont remis à faire de la pâtisserie« , a souligné Richard Girardot, président de l’Ania, rappelant l’explosion des ventes de farine, un phénomène qui a pu nuire ainsi à la pâtisserie industrielle ou à la biscuiterie, tandis que les conserves de fruits ont vu leurs ventes exploser de 20% à 25%. Autre secteur très touché par le confinement, celui des boissons, notamment la brasserie et particulièrement la brasserie artisanale. Principale cause de ce recul, qui touche avant tout les TPE-PME, la fermeture de la restauration hors domicile (cafés, hôtels, restaurants et cantines), un débouché qui représente « près de 30% de l’activité » de l’industrie alimentaire dans son ensemble, selon l’Ania.

« 50% du poisson finit dans la restauration, quelle qu’elle soit, donc il y a eu un déséquilibre complet de la filière pêche« , a notamment rappelé Richard Girardot lors d’un entretien avec l’AFP. L’Ania pointe par ailleurs des « surcoûts » provoqués par la crise sanitaire, qui ont mis à mal la rentabilité des entreprises du secteur: « Les hausses de prix de matières premières, transports, maintenance ou équipement de protection des salariés augmentent les coûts de production en moyenne de 9% depuis le début de la crise« . M. Girardot a appelé en conséquence les autres acteurs de l’alimentation, particulièrement la distribution, à « continuer à faire preuve de solidarité et partager les surcoûts qui sont arrivés dans cette période« , même si certains acteurs de la distribution tentent d’y échapper en mettant déjà en garde contre un risque d’inflation.

Les entreprises agroalimentaires réclament un « plan de relance volontariste », notamment afin d’assurer « le sauvetage économique d’entreprises ou de marchés sinistrés » (TPE-PME et restauration hors domicile) et de permettre « des investissements massifs pour la modernisation des outils industriels indispensables à la relance durable du secteur ». Sans pouvoir chiffrer les montants visés, M. Girardot a évoqué le « besoin d’une meilleure capacité de stockage, dans le frais, dans le surgelé« , et « d’investissements sur les produits dits sensibles« , comme le pain, notant une désaffection pour les produits « qu’on peut toucher, au profit du pain emballé« , depuis la crise sanitaire. Concernant l’emploi, il est « beaucoup trop tôt » pour savoir quel sera l’impact de cette crise, selon M. Girardot, qui donne rendez-vous à la fin de l’été.

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