Culture food
Marché central, réel cœur de ville ou curiosité touristique? Épisode 1 : Granville Island à Vancouver
Avec ses quelques 50 000 visiteurs par jour, le Marché de la Boqueria, le plus ancien d Europe, n’est plus qu’une curiosité touristique, au grand dam de ses commerçants et des barcelonais. D’autres grandes villes ont choisi une toute autre politique urbaine en faisant du Marché central bien plus qu’un fournisseur alimentaire. Premier exemple de cette politique qui a fait ses preuves depuis plusieurs décennies : le marché public de Granville Island à Vancouver.

Difficile d’imaginer qu’il y a quelques décennies encore, ce lieu emblématique n’était qu’une zone industrielle remplie de scieries, d’ateliers et d’entrepôts. Difficile également d’imaginer une ville française avec un marché central d’une telle échelle.
Inauguré en 1979 avec seulement 21 commerçants, le marché est né d’un ambitieux projet de réaménagement fédéral visant à redonner vie à ce quartier en déclin. Aujourd’hui, il abrite plus de 50 marchands indépendants et accueille plus de 10 millions de visiteurs chaque année.
Scott Fraser, responsable marketing et communication de Granville Island.
Les saveurs de la Colombie-Britannique
Le marché met à l’honneur les richesses naturelles de la Colombie-Britannique, et bon nombre de ses commerçants travaillent avec des producteurs locaux, des pêcheurs et des cueilleurs de la région, à l’instar de Longliner Seafoods présent depuis l’ouverture en 1979, qui propose du saumon sauvage, du flétan, du crabe dormeur, tous pêchés de manière durable au large des côtes voisines.
On trouve aussi parmi les piliers, Benton Brothers Fine Cheese, fromagerie artisanale qui met en valeur des fromages produits en Colombie-Britannique, comme ceux de Salt Spring Island ou des montagnes Kootenay. On se doit aussi de passer par The Grainry, paradis des adeptes du vrac et du bio qui propose des céréales, légumineuses et farines cultivées dans l’Ouest canadien, incluant la Colombie-Britannique; Oyama Sausage Co, célèbre pour sa charcuterie fine issue de viandes élevées en liberté dans la vallée du Fraser, et qui crée aussi des recettes originales à base d’herbes, de fruits ou de vins locaux et enfin South China Seas Trading Co., une échoppe spécialisée en épices rares qui propose aussi des champignons sauvages du Varech, et d’autres plantes indigènes cueillies à la main.
Une sélection rigoureuse
Contrairement aux marchés traditionnels, Granville Island fonctionne selon un modèle de sélection par jury. Chaque commerçant est choisi avec une grande sélectivité sur la base de critères exigeants : qualité des produits, originalité, esthétique et durabilité. Le résultat saute aux yeux : un marché riche, varié et cohérent, sans redondance.
Anna Cheung, gérante de South China Seas
Partagez moi !
Vous pourriez aussi être intéressé par
Culture food
« suce moi », le livre qui fait saliver
Culture food La BnF Gourmande
Petits et grands cocktails…en 1929
Culture food À lire (ou pas)