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L’agriculture, un atout pour le climat?

06.11.15

Après presque six mois et 46 débats, « les mercredis du Pavillon de la France » referment leurs portes le 28 octobre autour d’une journée spéciale consacrée à l’agriculture et au changement climatique. Dans le CinéMagenta63 de l’Institut français Milano, le vice-président du Giec Jean Jouzel partagera la scène aussi bien avec les chercheurs de l’Inra Jean-Marc Guehl et Philippe Debaeke qu’avec l’agriculteur Julien Frémont et le réalisateur Yann-Arthus Bertrand.

Les faits rien que les faits. Malgré la persistance de certains sons de cloches climatosceptiques, c’est bien l’impact de l’Homme sur l’environnement qui participe à 95% au réchauffement de la Terre et donc au changement climatique. Phénomène inédit, ce changement a vu la température de la Terre et de la Mer augmenter de 0,85° C entre 1850 à 2012. Une paille, diront toujours les derniers sceptiques. Un bouleversement qui, sur cette même période, a vu les émissions annuelles de dioxyde de carbone dues à la combustion des énergies fossiles passer de 200 millions de tonnes à 31,7 milliards de tonnes.

Cet accroissement de l’effet de serre perturbe toute la machine climatique et avec elle l’ensemble des espaces habitables, la santé humaine et animale, l’économie ainsi que l’environnement et l’agriculture. En deuxième position (21%) derrière les transports (28%) et devant le tertiaire et l’habitat (20%), le secteur agricole a sa part de responsabilité dans ces dérèglements. D’autant qu’il n’émet pas les mêmes gaz à effet de serre que le transport. Au lieu du CO2, l’agriculture produit du protoxyde d’azote et du méthane. Une « émission coupable » que les chercheurs du secteur aimeraient pouvoir transformer en « émission solutions ».

Moins 25 ans d’émissions au rythme actuel
Pour cela, les laboratoires et unités de recherche de l’Inra, de l’Ademe mais aussi d’une coopérative mastodonte comme Terrena expérimentent les moyens de fixer ces « puits de carbone ». Des innovations scientifiques et technologiques qui ne peuvent faire l’impasse sur des changements drastiques de pratiques. Comme l’amélioration de l’efficacité énergétique des matériels agricoles, la diminution voire la suppression des intrants ou encore le reboisement de surfaces non indispensables à la production alimentaire.

Autant de défis, visant à corriger les excès d’une pratique devenue industrielle et super productive, qui devront prendre leur pleine et entière part dans l’urgente réduction des émissions de gaz à effet de serre prônée depuis 1988 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Selon son vice-président Jean Jouzel, « il reste concrètement 800 milliards de tonnes de dioxyde de carbone à émettre jusqu’à la stabilisation du climat ». Soit moins de 25 ans d’émissions au rythme actuel.

Pourtant, les solutions existent. Mais elles s’annoncent drastiques. Et obligent chacun à évoluer vers des sociétés sobres en carbone mais aussi bien moins gourmandes en énergie. Parmi ces dernières, celle d’infléchir la hausse des émissions de gaz à effet de serre de 15 à 20% d’ici à 2020 puis de les diviser de moitié entre 2020 et 2050, afin de viser le « zéro » émission à l’horizon 2100. Un objectif commun dont l’agriculture doit prendre, dès à présent, toute sa part.

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