Culture food Exposition

Thomas Hirschhorn alimente la pensée

11.06.14

Quand on arrive, ça sent le pneu à plein nez dans la gigantesque installation interactive de Thomas Hirschhorn. Et des pneus, il y en a absolument partout, des murs entiers, des couloirs, des piliers de bar, des gradins en pneu, toute une scénographie déambulatoire en caoutchouc, et donc prévue pour la souplesse, pour l’élasticité.

L’espace est gigantesque, prend toute une aile du Palais de Tokyo et abrite aussi des photocopieuses, des bureaux, des lieux de projection, des salons, un bar, des plaques de polystyrènes, mais aussi des scies à disposition du public pour sculpter cette matière faite pour la 3D, des feutres, des imprimantes. Il n’y a pas d’horaires, il n’y a pas de programme fixe. Mais il y a de la parole qui circule et des gens qui vivent dans une installation. Flamme éternelle est une œuvre d’art, une sculpture immense qui occupe un espace de près de 2000 carrés dédié à ce qui ne s’arrête jamais : la pensée. Durant les 52 jours de l’exposition, 200 philosophes, écrivains, poètes et intellectuels y viennent pour partager leur travail, leur vision, leur pensée.

On peut y voir des films, lire, se retrouver autour d’un feu, écouter un philosophe, s’activer sur les ordinateurs mis à disposition, participer à un journal, produire des textes, des dessins, des sculptures, des mots doux adressés à d’autres qu’on ne connaît pas, mettre en scène des citations, être sérieux ou pas. On peut y boire un verre ou même manger mais aussi, peut-être, y rencontrer l’artiste présent tous les jours, pendant les douze heures d’ouverture. « Ce qui est important est d’être présent, que moi, l’artiste – l’invitant- soit présent, et que je crée les conditions d’un dialogue d’un à un, d’une confrontation d’un à un. » précise Thomas Hirschhorn. Avec Flamme éternelle, il réussit le pari incroyable de créer une œuvre, non pas distanciée de son public, mais qui se construit avec lui, instant après instant, et qui peu à peu cristallise une pensée commune pour lui « donner forme », une œuvre en mouvement comme un lieu de vie, une forme de liberté. Nous nous sommes  baladé et rapportons dans notre panier quelques pensées postées par d’autres au fil de l’installation et qui ne sont pas sans rapport avec nos préoccupations.

Le titre de cette oeuvre "Flamme éternelle", vient de la conviction que la "Flamme" de la pensée, de la réflexion, des concepts et des idées ne s'arrêtera jamais de brûler si nous l'alimentons afin qu'elle devienne "éternelle".

Thomas Hirschhorn

Partagez moi !

Vous pourriez aussi être intéressé par

Culture food

Le caviar végétal de la cheffe Louise Boiron

La chaire ANCA met les petits plats dans les grands avec un dernier épisode sur Louise Boiron et son houmous de lentilles beluga, aussi appelé “caviar végétal”.

Culture food

Le délicieux ragoût aux haricots blancs de la journaliste Céline Maguet

Pour cet avant-dernier papier sur la campagne “Future is légumineuses”, la chaire ANCA a choisi de mettre en lumière le ragoût aux haricots blancs de Céline Maguet.

Culture food Restauration

Excursion dans quatre food courts parisiens au goût du jour

Voici quelques années, le mot même de food court, que l'on a pris l'habitude de ne pas traduire, était  absent de l'univers de la restauration. Concept plutôt anglo-saxon, le voilà rendu ultra tendance avec l'ouverture récente de plusieurs pôles...