La science se cherche INRA

Des scientifiques de Dijon publient un « atlas français des bactéries du sol »

par AFP
18.01.19

Elles sont des milliards à vivre sous nos pieds et sont indispensables à la vie : une équipe de scientifiques dijonnais a publié un « atlas français des bactéries du sol », une première mondiale à l’échelle d’un pays, selon ses auteurs.

 

« Il y a un milliard de bactéries dans un gramme de sol et un million d’espèces différentes», a dit à l’AFP Lionel Ranjard, directeur de recherche à l’Inra de Dijon et coordinateur des travaux de l’équipe de cinq spécialistes de l’écologie microbienne, auteurs de l’ouvrage. Publié en décembre par les éditions Biotope et les Publications scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle, cet atlas est un inventaire des communautés bactériennes des sols du pays. Il sera présenté vendredi à Paris lors d’un symposium au Muséum d’histoire naturelle.

« Ce n’est pas uniquement un atlas, on décrit le rôle de ces bactéries», a précisé M. Ranjard. « Ce sont les seuls organismes, avec les champignons, à transformer la matière organique en matière minérale: c’est de la fertilité naturelle.» Ces micro-organismes sont aussi fondamentaux pour la dépollution, la régulation des pathogènes ou encore facilitent le cycle de l’eau. « Si l’on enlève les bactéries de la planète, toute vie disparaît», a-t-il résumé.

Les chercheurs relèvent que le type de sol est le paramètre environnemental le plus important dans l’abondance de bactéries. Les sols sableux et acides en contiennent ainsi une moindre quantité. Le type de climat n’a en revanche pas d’influence. On retrouve aussi moins de micro-organismes dans les sols agricoles et l’ouvrage pourra servir de base à des études plus fines pour aiguiller les agriculteurs sur « l’impact du labour, des engrais chimiques, des pesticides», selon M. Ranjard.

Mais cet atlas, disponible sur internet, se destine aussi à tous les utilisateurs des sols, aux chercheurs, aux étudiants, voire même aux lycéens ou au grand public. Aujourd’hui centré sur la France métropolitaine, il pourrait intégrer prochainement les sols ultramarins. Les travaux, réalisés grâce à des techniques de pointe de séquençage d’ADN, se sont appuyés sur des prélèvements réalisés tous les 16 kilomètres entre 2002 et 2009 -2.200 points en tout- par le Réseau de mesures de la qualité des sols, une entité pilotée par le Groupement d’intérêt scientifique d’observation des sols. De nouveaux prélèvements, actuellement en cours, permettront dans quelques années de voir l’évolution des populations de bactéries dans les sols français.

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