Analyse Distribution

Emmanuel Macron et Stéphane Le Foll sur le front de la guerre des prix

23.10.14

Les discussions entre fournisseurs et distributeurs, réunis jeudi pour évoquer la guerre des prix et les risques déflationnistes, se sont conclues dans un climat relativement apaisé, même si le gouvernement a tenu à réaffirmer sa vigilance, en saisissant l’Autorité de la concurrence.

Voici les images principales de la conférence de presse données par les Ministres à l’issue de la réunion:

Un climat relativement apaisé
« Je suis satisfait des paroles qui ont été échangées. Les mots de loyauté et de co-construction ont été prononcés, y compris par la grande distribution. La réunion était moins dure, chacun était à l’écoute de l’autre. C’est clairement un pas en avant et un changement d’état d’esprit » a confirmé Jean-Philippe Girard, président de l’Ania. Le représentant des industries agroalimentaires reste malgré tout vigilant. « Maintenant, il faut que les propos des dirigeants de la grande distribution soient répercutés aux acheteurs dans les box » de négociation, a-t-il insisté. Industriels et agriculteurs alertent depuis plusieurs mois sur les conséquences délétères pour les filières en amont de la guerre des prix que se livrent les enseignes de grande distribution pour tenter de conserver les faveurs des consommateurs.

Une menace pour l’emploi
Le gouvernement a plusieurs fois tapé du poing sur la table. Lundi, le Premier ministre, Manuel Valls, avait appelé les enseignes à « jouer le jeu du patriotisme alimentaire« . Mercredi, Stéphane Le Foll a martelé que la déflation (baisse générale des prix) n’était bonne pour personne et représentait une menace à terme pour l’emploi.

Une inquiétude partagée par la fédération générale de l’agroalimentaire de la CFDT (FGA-CFDT) qui a estimé jeudi matin dans un communiqué que « cette pression sur les prix a une incidence directe sur les conditions de rémunérations des salariés, la qualité des produits et, au final, ne bénéficie que peu aux consommateurs« . Soucieuse de déminer les discussions, la grande distribution, d’habitude avare de commentaires, avait multiplié les annonces avant-même la réunion de ce jeudi.

Un code de bonne conduite
Ainsi, la FCD a annoncé mercredi avoir signé un code de bonne conduite avec la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (FEEF), qui représente 600 PME alimentaires et non alimentaires. Elle jure que ce code permettra des négociations commerciales plus « loyales ». Dans le même temps, Leclerc, considéré comme le plus dur en affaires, annonçait le renouvellement de son partenariat avec cette même FEEF, avec l’engagement de « mieux prendre en compte dans leurs tarifs d’achat, l’évolution du coût des matières premières entrant dans la composition des produits fabriqués par ces PME« .

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