Culture food Design graphique

Tabas : nourritures de papier

21.05.14

Illustrateur, street artiste, designer ? Le graphiste Marseillais Cédric Malo, dit Tabas, est du genre touche à tout.  Le voilà à découper des papiers pour nous séduire et nous faire saliver.

 

A un moment, à force de travailler, j’avais arrêté de faire à manger. C’est drôle mais en refaisant de la bouffe en papier, je me suis remis à cuisiner. Je me suis racheté des couteaux et des épluches légumes pour couper des tomates, et voir comment c’était vraiment.

Tabas

Fan de hip-hop et de skate, il choisit la voie artistique après avoir découvert la peinture dans la rue et les terrains vagues au début des années 90. Après un rapide BTS d’expression visuelle à Marseille où il suit les cours de Stephan Muntaner, il rejoint l’ancien studio graphique Tous des K, avant de se lancer en indépendant en 2000, sous le nom de code TABAS™ (de l’expression bien connue « ça tabasse ! » qui signifie ça fait du bruit, ça tue). Alliant intervention dans l’espace public, graff, jeux de typographies, illustrations à la main, où objets en 3D version manuelle, Cédric Malo prend le contre-pied du tout ordinateur. Il travaille d’abord à la main et avec des feutres noirs. En 2007, il réalise une campagne de communication pour le festival Marsatac, autour d’une pomme : « C’était mon premier projet lié à la bouffe, cette pomme. L’idée de départ, c’était de travailler sur la viralité. Le ver, sur internet. On a mis le programme sur l’emballage autour de la pomme. On a travaillé avec un producteur de la région et on a distribué environ 3000 pommes sur les événements du moment. C’était drôle, au début les gens ne comprenaient pas pourquoi tout le monde croquait des pommes.»

Depuis, la gourmandise s’égrène sur une grande partie de ses créations : aliments en papier pour Mix en Bouche, glace et cornet de frites en papier pour les Nuits carrées, pommes à croquer et bonbons en têtes de mort pour Marsatac, en passant par le design de bouteilles de jus de fruits de Pressoirs de Provence ou d’étiquettes pour le vin Marrenon. Mais pourquoi donc tant de choses à manger dans son travail ? Son inspiration, il la puise dans sa vie quotidienne et la cuisine, bien sûr, en est un des éléments clés. Quand on lui parle des liens de son travail avec l’alimentation, il cite la pyramide de Maslow : « J’ai eu cette discussion avec Sam, mon pôte pâtissier. A la base de la pyramide, tu as les besoins primaires et au sommet l’art. Je crois que cela me permet de rassembler les deux. » Curieux par nature, aventureux du goût, cet artisan des arts visuels donne de la saveur à tout ce qu’il concocte. Demain, il aimerait bien mixer son travail à celui d’autres artisans, mais « en oubliant un peu la com et sans but promotionnel » … Avis aux amateurs.

Plus d’infos : www.tabas.fr

Artiste programmé dans le cadre de l’exposition « Quand les artistes passent à table« .

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