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Maladie du manioc en Afrique, une potentielle catastrophe alimentaire

par AFP
13.04.18

Des chercheurs africains ont mis en garde jeudi à Abidjan contre l’apparition d’une nouvelle maladie du manioc, « une plante stratégique » en Afrique, appelant à une riposte pour éviter « une catastrophe alimentaire » sur le continent.

L’Afrique est le plus grand producteur mondial de manioc (57%), troisième principale source de glucides dans les pays tropicaux, et une culture de subsistance stratégique pour la sécurité alimentaire. L’apparition de la « striure brune du manioc », une maladie virale, en Afrique centrale pourrait provoquer des pertes de rendement pouvant atteindre 90 à 100%, ont déploré des chercheurs venus de 12 pays d’Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Centre. « Nous appelons les gouvernements à mettre sur place un système d’alerte précoce, une stratégie de réponse à cette maladie« , a déclaré le docteur Justin Pita, directeur exécutif du programme West africain virus epidemiology (Wave) qui lutte contre les maladies virales du manioc. Le chercheur béninois Corneille Ahanhanzo a dénoncé de son côté la « marginalisation » dont fait l’objet cette culture, pourtant une denrée de base dans la plupart des pays africains, notamment au Nigeria où elle est consommée par 80% des 180 millions d’habitants.

« C’est une culture qui semble être marginalisée par la recherche, la plupart des programmes n’ont pas pris en compte les véritables menaces, notamment les maladies virales. Il est temps pour nous les chercheurs de se dresser contre cette maladie qui sera l’Ebola des plantes » a expliqué à l’AFP M. Ahanhanzo. Le programme Wave bénéficie d’un financement de la Fondation Bill et Melinda Gates, qui avait annoncé en décembre 2017 un investissement de 300 millions de dollars pour aider les agriculteurs d’Afrique et d’Asie à faire face au changement climatique. Entre 2018 et 2020, ces financements permettront d’aider à rechercher et sélectionner des semences de riz, de maïs ou de haricots résistantes aux sécheresses, à la chaleur ou aux ravageurs, selon un communiqué de la Fondation, à l’occasion du One Planet Summit en décembre 2017, destiné à trouver des solutions de financement aux problèmes engendrés par le réchauffement climatique. Cet argent servira aussi à trouver de nouvelles approches pour les maladies virales qui touchent le manioc et les patates douces, et à développer des techniques de gestion agricole en lien avec la préservation et la restauration de la fertilité des sols. « Le programme Wave est en train d’éveiller les consciences sur le déficit de surveillance des maladies émergentes et dévastatrices en Afrique« , a salué la ministre ivoirienne de la recherche scientifique, Ramata Ly-Bakayoko.

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