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Fort rendement de la betterave française sur fond de fin des quotas

par AFP
08.12.17

La production française de betteraves atteindra cette année un des meilleurs rendements de son histoire, selon ses producteurs, qui sont en revanche dans le flou quant à l’évolution du marché, au moment d’entrer dans un monde sans quotas européens.

Avec 93 tonnes par hectare, il s’agira de « la troisième meilleure année en termes de rendement », a indiqué jeudi Pierre Rayé, nouveau directeur général de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), lors d’une conférence de presse. Ce chiffre, combiné à une augmentation des surfaces de 20%, doit permettre de produire 44,2 millions de tonnes (Mt) de betteraves, contre 34,5 Mt lors de la campagne précédente et donc une production record de sucre de 6,1 Mt, contre 4,8 Mt l’an dernier. Un allongement de la campagne betteravière, de 100 à 133 jours, permet de réduire les coûts fixes des usines des sucriers et donc d’améliorer leur compétitivité sur le marché mondial qu’ils comptent inonder, mais n’est pas sans conséquences pour les cultivateurs, relève toutefois Pierre Rayé.

L’arrachage précoce des betteraves nuit au rendement et l’enlèvement tardif des racines ne va pas sans poser quelques problèmes de stockage et de logistique. « Il faut des systèmes de compensation plus adaptés », estime M. Rayé, qui souhaite qu’industriels et planteurs « partagent les gains comme on partage les pertes ». Sur les 6,1 Mt de sucre de betterave que la France entend produire, elle espère en exporter 2,4 Mt en Europe (+0,4 Mt) et 1,1 Mt vers les pays tiers (+0,7 Mt). Seul problème, alors que les quotas de sucre ont pris fin au mois d’octobre et avec eux le prix minimum garanti de la racine, les betteraviers ne savent pas à quel prix ce sucre sera vendu, en raison de l’extrême volatilité du marché et de l’absence de données par pays fournies par Bruxelles ou par le ministère, contrairement à ce qui se passe pour le lait ou la viande.

Si l’état actuel des marchés « donne une betterave à 22 euros la tonne (hors valorisation de la pulpe), cette conversion « ne reflète que le début de la campagne sur le marché spot », selon Timothé Masson, directeur du pôle international, pour qui ce prix « ne présage pas des stratégies commerciales des entreprises ». Face à ces « aléas économiques », Pierre Rayé souhaite des contrats équilibrés et transparents entre planteurs et industriels. Il souhaite également développer des mécanismes d’épargne de précaution et espère en outre un abaissement du seuil de déclenchement de l’assurance-récolte à 20% de perte contre 30% actuellement. Autre préoccupation, l’interdiction des néonicotinoïdes, utilisés dans l’enrobage des semences. Si elle advenait, elle entraînerait des pertes de rendement de 10 à 12% sur la production française, selon la CGB, qui demande une dérogation car la betterave ne produit « ni fleur ni pollen », et ne présente « pas de risque pour les abeilles ». Elle s’engage à lancer un projet de recherche pour trouver une solution alternative sous trois ans.

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