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500 emplois menacés aux abattoirs AIM

par AFP
23.02.15

Les abattoirs normands en difficulté AIM qui emploient environ 600 personnes en France semblent plus que jamais menacés de disparition après le retrait lundi d’une des trois offres de reprises annoncées jeudi: seul, leur site breton serait repris si la justice valide une des offres restantes et avec seulement 71 à 107 salariés. La société Declomesnil a annoncé lundi dans un communiqué qu’elle retirait son offre de reprendre 118 des quelque 400 salariés de Sainte-Cécile, principal abattoir et siège des Abattoirs industriels de la Manche (AIM). Cette entreprise de moins de 50 salariés, spécialisée en transformation de viande et basée à Colombelles dans l’agglomération de Caen, s’était associée pour ce projet avec Sofiproteol, poids lourd des huiles et protéines végétales (groupe Avril) qui a été présidé par Xavier Beulin, le numéro un de la FNSEA. Mais pour Declomesnil, le blocage du site de Sainte-Cécile annoncé par les syndicats jeudi dans la foulée de l’officialisation des offres et « l’arrêt total de l’activité de l’abattoir et des livraisons clients » qui en a découlé ne « permettent plus de préserver le fonds de commerce ».

Offre pas sérieuse

Cette offre ne concernait pas l’autre site principal d’AIM, qui emploie 179 personnes à Antrain (Ille-et-Vilaine). L’abattoir breton fait l’objet des deux autres offres annoncées jeudi. L’une propose de reprendre 71 salariés, l’autre 107. Les représentants des salariés de Sainte-Cécile interrogés par l’AFP ont toutefois dit ne « pas (être) surpris » par le retrait de l’offre de Declomesnil qui, pour eux, n’était de toute façon « pas sérieuse« . De 100 à 200 salariés se trouvaient lundi devant l’entrée du site, barrée depuis jeudi par des palettes et des pneus en feu. Ils étaient souvent salués à coups de klaxon par les automobilistes et les routiers de passage. « On savait que c’était une rustine, cette offre, pour calmer les esprits. De toute façon, 118 salariés (sur 398) ou rien, c’était pareil« , a déclaré Sébastien Lafon (CFE-CGC) de l’abattoir de Sainte-Cécile. Pour les syndicats, cette offre avait été sollicitée à la dernière minute par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture.

« Pas viable »

Vendredi déjà, quelque 200 à 300 salariés des abattoirs de Sainte-Cécile avaient exprimé leur « colère » en défilant à Sainte-Cécile au lendemain de l’annonce des offres de reprises que les entreprises avaient officiellement jusqu’à mercredi dernier minuit pour déposer. Declomesnil et Sofiproteol « avaient un projet de 4.500 porcs par semaine à la découpe contre 2.000 par jour (avant la grève) à Sainte-Cécile. Ce n’était pas viable de toute façon« , a ajouté M. Lafon. Les salariés semblaient lundi décidés à continuer à bloquer le site pour faire pression sur l’actionnaire et fournisseur principal d’AIM, Cap 50, accusé d’avoir « vidé les caisses » et de « faire fuir » les repreneurs par ses exigences financières. Le tribunal de commerce de Coutances, qui a placé AIM en redressement judiciaire le 6 janvier, doit examiner mardi la situation financière de l’entreprise mais les offres ne seront examinées que le 6 mars. Une assemblée générale des salariés est prévue à 17h00. Ces derniers ont appelé dans des tracts la population à manifester avec eux le 4 mars à 14hOO à Villedieu-les-Poëles, à quelques km de Sainte-Cécile.

« On est écoeurés. Cette entreprise a été fondée par deux patrons très bien il y a plus de 40 ans qui l’ont développée jusqu’à ce qu’ils partent en retraite (en 2003) et vendent à Cap 50« , raconte un salarié âgé de 52 ans. Les salariés espèrent renouer le dialogue avec les bretons Brient et Loste-Tradi qui ont, selon eux, jeté l’éponge peu avant la date limite de dépôt des offres, alors qu’ils proposaient de reprendre beaucoup plus de salariés que Declomesnil. Mais Cap 50 « exige un prix de vente trop élevé du porc« , selon Aurélie Balleroy, déléguée CGT de Sainte-Cécile. La direction de son côté a toujours rappelé la crise que traverse le secteur.
Chloé COUPEAU pour AFP

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